Nantes : A 85 ans, le célèbre marché de Talensac cherche un nouveau souffle
INSTITUTION•Pandémie, hausse des prix, pénurie de main-d’œuvre… La période n’est pas simple sous la halle de TalensacJulie Urbach
L'essentiel
- Les 158 producteurs et commerçants du marché de Talensac rencontrent diverses difficultés.
- La mairie (PS) de Nantes se dit « mobilisée à ce que le marché renforce son attractivité ».
- Cet été, la célèbre halle va devenir une étape du parcours du Voyage à Nantes.
C’est un lieu incontournable de Nantes qui vit pourtant des moments difficiles. A 85 ans, l’emblématique marché de Talensac n’est pas en très grande forme. Après la pandémie qui a chamboulé du jour au lendemain le fonctionnement du seul marché couvert de la ville, les milliers de consommateurs hebdomadaires ne sont cependant plus aussi nombreux à venir flâner dans les allées. « Depuis quelques mois, c’est vraiment compliqué, et pas seulement en semaine, regrette cette marchande de fruits et légumes. On a été obligé d'augmenter les prix et les gens ne peuvent plus suivre financièrement. Avant, il y avait la foule, ils se faisaient plaisir… Maintenant c’est deux-trois fruits pour les enfants, ou plus rien du tout. »
Les 158 bouchers, fromagers, poissonniers et autres commerçants de la halle et de ses abords, qui fonctionne tous les matins six jours sur sept, ont d’autres problèmes à affronter. Et notamment celui de la main d'oeuvre qui manque cruellement. Si une des 65 cellules est en ce moment inoccupée, d’autres ont dû réduire leur présence et carrément baisser le rideau certains jours, faute de personnel. « C’est un phénomène nouveau et c’est triste, se désole Vincent Touzet, le président de l’association des commerçants du marché, qui espère vite trouver de nouvelles recrues. Il s’agit certes d’un métier où l’on doit travailler le week-end, mais on a cette chance d’être en contact direct avec la vie, à savoir les clients et les bons produits. »
La ligne verte va passer à Talensac
En attendant, la mairie (PS) de Nantes se dit « mobilisée à ce que Talensac renforce son attractivité ». Alors qu’une « charte de qualité des produits » est en cours de rédaction, elle a missionné le Voyage à Nantes pour que la ligne verte puisse conduire cet été les visiteurs vers la halle. Dans les prochains jours, une dizaine d’automates seront installés tout autour du marché, qui deviendra donc une étape à part entière du Voyage. « Ces automates raconteront l’histoire d’un commerçant qui retrouve son amour de jeunesse, raconte Astrid Gingembre, chargé de projet au Voyage à Nantes. Il y aura un poissonnier, un primeur, un caviste… qui s’animeront aux heures d’ouverture du marché. » Pour la nuit des Tables de Nantes (le 1er juillet), les commerçants volontaires ouvriront exceptionnellement leurs stands pour proposer une petite assiette dégustation, au tarif de 5 euros.
Ces animations suffiront-elles à redonner du souffle à cette institution nantaise, après l’échec des ouvertures en nocturne, et le faux départ du kiosque de convivialité ? Rien n’est moins sûr. Car d’autres difficultés, régulièrement dénoncées par les commerçants, ne sont pas encore réglées. La question du stationnement d’abord, alors que nombreux clients et exposants estiment qu’il est de plus en plus difficile à se garer dans le quartier. Celle de la rénovation du bâtiment, vieillissant, semble quant à elle mieux partie. « Réseaux, sols, toiture… La liste des travaux qui doivent être réalisés sera bientôt remise par le bureau d’études qui en est chargé, rapporte Hervé Fournier, conseiller municipal en charge des marchés. On phasera les opérations sur la deuxième partie du mandat. »