Nantes : A l’hôpital Nord, un scanner et une IRM flambant neufs pour pallier un gros manque dans la région
SANTE•Une nouvelle aile a été aménagée à Laennec pour accueillir ces nouveaux matériels, et ainsi, davantage de patientsJulie Urbach
L'essentiel
- Un nouveau scanner et une nouvelle IRM sont inaugurés ce lundi par le CHU.
- Des équipements qui permettront d’améliorer l’accès à ces examens, dont les délais peuvent être très longs dans la région.
Ils sont officiellement inaugurés ce lundi soir mais leur utilisation a déjà commencé, tant ils étaient attendus. A l’hôpital Nord Laënnec de Nantes, deux équipements de radiologie « de pointe » sont accessibles aux patients ( du CHU ou d’ailleurs) depuis le début du mois de février. Une petite aile du bâtiment a spécialement été aménagée pour accueillir ce scanner et cette IRM supplémentaires, alors que l’établissement ne disposait que de trois matériels de ce type jusqu’ici. « Il s’agit d’un scanner de très bonne qualité, et d’un IRM 3 tesla, c’est-à-dire de haute performance, se félicite Hubert Desal, chef du service de neuroradiologie du CHU. On en avait déjà un mais même en le faisant fonctionner 24 heures sur 24, on ne passe qu’un nombre limité de patients. »
Il faut dire qu’historiquement, la région Pays-de-la-Loire fait partie des territoires les moins bien dotés en système d’imagerie. Selon une étude du syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem), la région se situait même tout en bas du tableau en 2017, avec 10,4 IRM par million d’habitants, contre 14 au niveau national. Et avec une population qui ne cesse d’augmenter, les délais avaient tendance à s’allonger. « On a connu jusqu’à trois mois d’attente, constate Christophe Thibaud, représentant du groupe de radiologues privés Iris Grim, qui a cofinancé l’opération appelée GIE Inova. Aujourd’hui, on tourne autour de quatre ou six semaines, même si c’est parfois plus long pour certaines spécialités, comme en neurologie. Par contre, que les patients se rassurent : en cas d’urgence, l’examen est pratiqué sans délai. »
Seize nouveaux scanners et huit IRM d’ici la fin de l’année
A Laënnec, les équipes considèrent que ces nouvelles acquisitions (qui ont coûté 4 millions d’euros, la moitié pour l’achat et l’autre pour les travaux) permettront de réaliser 10.000 scanners supplémentaires et 7.000 IRM en plus par an. Mais d’après l'Agence régionale de santé, c’est la situation sur l’ensemble de la région qui devrait significativement s’améliorer avec d’autres matériels attendus pour 2022, justifiés par « la saturation des équipements, les délais de rendez-vous trop longs, le vieillissement de la population, la hausse de la fréquentation aux services d’accueil d’urgences et l’évolution des pratiques médicales ».
« En Pays-de-la-Loire, 52 scanners étaient installés en 2021 ; 16 nouveaux équipements (dont 6 en Loire-Atlantique) ont été autorisés et seront installés d’ici fin 2022 (+30 % en deux ans) », poursuit l’ARS. Pour les IRM, le chiffre était de 48 en 2018 et grimpera à 56 (dont 20 en Loire-Atlantique) fin 2022. Au sujet de ce type de matériel, « le taux d’équipement par million d’habitants passera de 12,4 en 2020 à 14,5 par million d’habitants en 2023 », calcule l’ARS.