Nantes : Une collecte à la Beaujoire motive les fans de foot à donner leur sang (jaune et vert)
GENEROSITE•Une collecte de sang est organisée pour la première fois au stade de la Beaujoire, à NantesJulie Urbach
L'essentiel
- Les bénévoles, infirmières et médecins de l'Etablissement français du sang ont posé leur matériel au stade de la Beaujoire jusqu'à samedi midi.
- Objectif : toucher un autre public grâce à un décor différent, alors que les besoins sont toujours très élevés.
«D’habitude, je suis en tribune Loire… Ici, c’est pas la même ambiance ! » Abonné du FC Nantes, Ronan n’en mène pas large ce vendredi après-midi. Pour la première fois de sa vie, ce fan des Canaris s’apprête à donner son sang après que l’Etablissement français du sang (EFS) a lancé un appel « d’urgence vitale », le mois dernier. Ces vendredi après-midi et samedi matin, c’est à la Beaujoire que l’équipe de bénévoles, d’infirmières et de médecins a posé son matériel. Et plus précisément dans l’un des salons VIP, dont la grande terrasse (où se déroule la collation, une fois le prélèvement effectué) donne directement sur le stade, baigné de soleil.
Allongé sur l’un des lits en attendant la piqûre, Tanguy profite de la vue. « En général, je suis en face, en Océane, sourit le jeune homme de 27 ans. Je me suis toujours demandé ce qu’il y avait derrière ces vitres ! C’est encore mieux que ce que j’imaginais. » Ce « donneur régulier » a réussi à convaincre quelques amis de l’accompagner, pour découvrir les lieux et faire une bonne action. « Le cadre de la Beaujoire les a motivés, c’est sûr, sourit-il. Surtout un, qui n’était pas allé donner son sang depuis plusieurs années. C’est quand même plus sympa qu’un gymnase municipal… »
Un décor différent pour de nouveaux donneurs
L’EFS a saisi la balle au bond quand Just de Fontaines, responsable « Fan expérience » du club et lui-même donneur, a proposé la mise à disposition de l’espace Premium. Pour cette grande première, l’objectif est de renouveler le fichier de donneurs en touchant un autre public, grâce à un décor différent. « En février, les stocks étaient très très bas après les annulations d’opérations liées au Covid, mais les gens ont vite bien répondu, constate le Dr Anne Vogelsperger, médecin de prélèvement. Nous avons désormais une réserve suffisante mais il faut toujours rester vigilant. Régulièrement, des donneurs sortent des listes car ils ont dépassé l’âge limite (71 ans), ont développé une maladie… » Au-delà d’être autosuffisant, le territoire est aussi « exportateur » de sang vers d’autres régions, grâce à son « fort indice de générosité ».
Sous le regard notamment de Moses Simon, dont une photo trône sur le mur de ce salon à la déco chic, les donneurs défilent et les poches se remplissent. Si beaucoup d’entre eux ont le sang jaune et vert, c’est davantage du rouge dont on parle ici. « Si j’en avais besoin, j’apprécierais que d’autres se mobilisent pour moi, confie Mélodie Carré, la gardienne des féminines du FCN, qui a elle aussi sauté le pas ce vendredi. J’avais un petit coup de stress avant d’y aller, mais le fait que ça se déroule ici m’a mise en confiance. Tout s’est bien passé, donc je le referai. C’est important, je trouve. »
L'EFS de Loire-Atlantique a besoin de 1.460 dons par semaine. Des collectes sont régulièrement organisées et il est aussi possible de se rendre à la Maison du don, sur rendez-vous.