Si vous vous promenez dans la rue du Château, dans le centre de Nantes, vous apercevrez sur une façade d’immeuble trente drapeaux originaux. Installés de façon à former un dégradé, allant du plus sombre au plus clair, les étendards flottent sur les rebords de fenêtres. Ils ont été créés par dix artistes et sont à voir jusqu’à dimanche, mais leur exposition pourrait se prolonger d’une semaine selon « la météo et la résistance des drapeaux ».

Le projet, intitulé « Flag club », a été lancé par trois habitants de l’immeuble du 15 rue de Strasbourg : Adrien Bonnerot, designer et plasticien, sa compagne, Caroll Maréchal, graphiste et doctorante en sciences sociales, et leur voisin, Maxime Darmian, illustrateur et graphiste. Le principe : A chaque « round », ou session d’exposition, des artistes sont invités à créer un drapeau qui sera par la suite exposé sur la façade de l’immeuble des co-initiateurs. L’idée a germé pendant les confinements.

Carte blanche

« Après avoir dessiné des drapeaux avec ma fille pendant un confinement, on s’était dit en rigolant qu’on pourrait en faire une exposition sur la façade de l’immeuble », raconte Adrien Bonnerot. « L’objectif était de créer du commun entre les voisins autour du projet mais aussi de proposer une autre forme d’art urbain, comme on le voit souvent à Nantes », explique-t-il. L’initiative citoyenne rue Jean Jacques Rousseau, lancée en mars 2020, avait suscité l’enthousiasme de ces trois artistes. Pendant le confinement, des habitants du quartier près de la Place Graslin s’étaient mis à accrocher des fanions de part et d’autres des balcons.

Pour cette première session, les dix artistes, qui font partie de l’entourage des porteurs du projet, ont eu l’occasion d’imaginer un drapeau « de façon assez simple et intuitive ». Pas de règle, pas de contrainte. Certains ont laissé une place centrale à « un objet ou un dessin », d’autres ont préféré travailler sur des « motifs ». Pour les futures expositions, des artistes pourraient fabriquer des étendards à partir de différentes matières : « Nous sommes en contact avec une directrice artistique pour un projet en couture », souligne Adrien Bonnerot. Les co-initateurs laissent libre cours à leur imagination. Flag club pourrait d’ailleurs s’étendre au-delà de Nantes. Tout est encore à « l’étape d’expérimentation » mais les idées ne cessent de fuser.