Nantes : La pétition de soutien à Nantes Révoltée dépasse déjà 15.000 signatures
DISSOLUTION•Le collectif d'ultragauche nantais, qui est aussi un média, est menacé de dissolution par le gouvernement après une manifestation marquée par des incidents. Ses soutiens se mobilisentFrédéric Brenon
L'essentiel
- Gérald Darmanin a annoncé mardi qu'il lançait la dissolution du groupe et média Nantes Révoltée.
- Cette procédure fait suite à une énième manifestation émaillée par des incidents en centre-ville de Nantes.
«Nous, lecteurs et lectrices, médias indépendants, soutenons Nantes Révoltée et nous opposons à la dissolution de médias indépendants, et comptons bien faire bloc contre l’offensive autoritaire du gouvernement à l’égard des voix divergentes. » Dès l’annonce de l'ouverture d'une procédure de dissolution visant Nantes Révoltée, le collectif d’extrême gauche a lancé une pétition de soutien. Ce mercredi, moins d’une journée après sa publication en ligne, celle-ci a franchi la barre des 15.000 signatures. Et, au rythme des partages, le compteur pourrait rapidement grimper plus haut.
Régulièrement critiqué pour ses prises de position radicales envers la police et les autorités, Nantes Révoltée est, cette fois, pointé du doigt pour avoir appelé à participer à une manifestation « antifasciste » vendredi soir, laquelle a été ternie par des dégradations matérielles et affrontements avec les forces de l’ordre. Depuis près de dix ans, ce groupe a lancé de nombreux appels à manifester en centre-ville. Il est également un média auteur de revues imprimées.
« Asphyxier les oppositions, les contre-pouvoirs »
« Nous subissons, collectivement, une entreprise de conditionnement, un lavage de cerveau, un affaissement de nos imaginaires extrêmement violent. Mais pour les tenants du pouvoir, cela n’est jamais assez. Il faut encore faire taire les voix, minuscules, qui tentent de faire vivre une information indépendante », dénonce le communiqué en appui de la pétition.
« Cette procédure administrative vise à asphyxier les oppositions, les contre-pouvoirs, poursuit le texte. C’est une attaque en règle contre la liberté de la presse et la liberté d’expression de la part d’une minuscule caste qui ne représente plus qu’elle-même. […] Nous avons une bonne nouvelle : un régime aussi faible, aussi fébrile, aussi grotesque, est un régime sur le point de tomber. »
Sur ses réseaux, Nantes Révoltée propose aussi à ses suiveurs d’exprimer un soutien en effectuant un don financier ou en commandant des revues. Jean-Luc Mélenchon (LFI), Philippe Poutou (NPA) et le syndicat CGT comptent parmi les soutiens affichés à Nantes Révoltée depuis ving-quatre heures.