METIERA Nantes, comment travaillent les mécaniciens du réseau TAN ?

Nantes : « On a des yeux partout...» Comment travaillent les mécaniciens du réseau TAN ?

METIERComment sont entretenus les 91 tramways et 420 bus nantais ? « 20 Minutes » a poussé la porte du dépôt de la Semitan à Saint-Herblain
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • A Nantes, le TAN est en permanence à la recherche de nouveaux conducteurs, mais aussi de mécaniciens.
  • « Notre rôle est que tout marche bien », expliquent à 20 Minutes Pascal et Christophe, qui travaillent au dépôt de Saint-Herblain.

Pas toujours facile de changer une roue, surtout quand elle pèse plus d’une cinquantaine de kilos… Au dépôt de la Semitan de Saint-Herblain près de Nantes, Pascal ne compte plus le nombre de pneus de bus qu’il a remplacés depuis qu’il a intégré l’entreprise, en 2007. « Avec la conduite en ville, les ralentisseurs, les giratoires, il faut les changer très souvent c’est hallucinant, rapporte ce mécanicien de 55 ans. Surtout à l’arrière : les bus articulés frottent, ce qui accentue l’usure ! »

Avec une flotte de 420 bus et 91 rames de tramway, la TAN est en permanence à la recherche de conducteurs, mais aussi de nouvelles recrues pour son équipe de maintenance, moins connue, de 270 personnels. Toujours à Saint-Herblain, dans une ambiance plus silencieuse que l’on pourrait s’imaginer, Christophe s’occupe des tramways, et spécialement de ceux qui circulent sur la ligne 3. Dans l’entrepôt, l’électromécanicien, équipé de sa casquette de sécurité, semble tout petit aux côtés de ces longues rames, soulevées par des vérins pour pouvoir être inspectées par dessous. « Il faut avoir les yeux partout, mais surtout sur les portes, raconte le quinquagénaire. Elles sont très sollicitées, surtout depuis le Covid où elles s’ouvrent systématiquement. Mais une porte qui ne ferme plus, c’est un tramway immobilisé, on ne peut pas attendre pour réparer ! »

A Carquefou, dans l'atelier des mécaniciens bus et trams de la TAN
A Carquefou, dans l'atelier des mécaniciens bus et trams de la TAN - J. Urbach/ 20 Minutes

Vérifier, contrôler, tester…

Présents toute la semaine en horaires décalés (week-ends et jours fériés inclus), avant 5 heures du matin et après 22 heures pour pouvoir suivre le départ et le retour des véhicules, les personnels de maintenance ont un rôle-clé dans le bon fonctionnement du réseau. Freins, vidanges… Ici la plupart de leurs interventions sont « préventives », c’est-à-dire qu’il faut vérifier, contrôler, tester des dizaines de points et pour cause : un bus doit passer un contrôle technique tous les six mois ! « Certains vont bientôt être réformés, on ne peut pas non plus faire des miracles, sourit Pascal. Ils arrivent à 20 ans ce qui est déjà très bien… avec près du million de kilomètres au compteur ! »

Si de grosses clés à molette et outils XXL trônent sur les murs de leur atelier, ces agents interviennent en fait de plus en plus à l’aide d’un ordinateur. Car l’électronique embarqué a considérablement changé la façon d’exercer le métier, qui propose aux débutants un salaire mensuel de 1.850 euros nets. Ecrans d’information, composteur, système de vidéosurveillance… c’est aussi à ces mécaniciens de s’occuper de les reprogrammer.

« Notre rôle est que tout marche bien », résume Christophe, qui actionne aussi quotidiennement la sablière, étrange pompe qui permet de charger du sable à injecter sous les roues du tram, pour ne pas qu’il glisse. Décrit comme « varié », ce métier doit aussi rimer avec « sécurité ». En témoignent ces capteurs, installés dans les ateliers pour éviter les fuites de gaz (la majorité des bus roulent au gaz naturel) redoutées.