Nantes : Dix ans après le départ des militaires, l’ex-caserne Mellinet se métamorphose
URBANISME•Idéalement situé, le vaste site doit abriter quelque 5.000 habitants d’ici à 2030Julie Urbach
L'essentiel
- Enclenchée depuis plusieurs années, la transformation de l’ex caserne Mellinet est désormais bien visible.
- Plus de 150 logements ont été livrés ces derniers mois, et l’on y vient aussi pour travailler ou faire la fête.
Dix ans après le départ des militaires, c’est un régiment de fêtards que l’on peut désormais voir y défiler le week-end. Très longtemps enclavée puis démolie depuis plusieurs années par les engins de chantier, la caserne Mellinet, entre Dalby et Saint-Donatien à Nantes, reprend doucement vie. Tout l’été et jusqu’à la fin du mois, les anciennes écuries, situées au sud de ce vaste site de 13,5 hectares, se sont en effet transformées en « friche artistique et culturelle éphémère », avec encore une grosse affluence samedi et dimanche, pour boire un verre et chiller au soleil. Mais il n’y a pas qu’ici que ça bouge : tout autour, ce futur quartier (qui doit abriter à terme 5.000 habitants et diverses activités) prend forme.
Côté nord, en arrivant de la rue du Général-Buat, l’ancienne entrée est complètement métamorphosée. Grilles et murs d’enceinte sont tombés et un restaurant a pris place dans l’un des vingt bâtiments militaires conservés dans cet ambitieux projet de réhabilitation. Surtout, plus de 150 logements ont été livrés ces derniers mois, et les premiers habitants de ce « hameau Chapus » semblent déjà se sentir comme chez eux. « Il y a eu un an de retard, mais ça valait le coup, sourit Axel, un jeune père de famille arrivé cet été. C’est un nouveau quartier mais on se sent bien accueillis, il y a une bonne ambiance et on trouve tout à proximité ! »
Ecole et activités économiques
Un impératif pour ne pas reproduire des erreurs du passé, surtout pour un chantier qui doit durer encore dix ans.. « L’idée était de connecter ces mini quartiers appelés hameaux avec les secteurs voisins, rappelle David Blondeau, responsable de l’opération à Nantes métropole aménagement. C’est très important pour que les gens ne se sentent pas perdus au milieu de nulle part. » Ainsi, les différents programmes immobiliers (à 70 % des logements sociaux et abordables) sortiront de terre progressivement, du nord au sud. Etape importante pour la vie du quartier, le deuxième hameau (celui de l’Eperonnière) proposera à la rentrée prochaine une crèche et une école, accessibles aux familles du quartier et des alentours, qui viennent aussi y travailler.
Car « pour ne pas faire de la caserne un quartier dortoir », des activités économiques ont commencé à s’installer. Dans les anciennes écuries toujours, les ateliers de la manufacture collaborative Ici Nantes ont ouvert il y a quelques mois, regroupant une quarantaine d’artisans indépendants, de l’ébéniste au designer, en passant par le chaudronnier. « En compléments seront aménagés d’ici à 2023 des ateliers d’artistes, avec des maîtres verriers, des céramistes… complète David Blondeau. L’objectif est vraiment d’ouvrir ce site au maximum. » Un hôtel d’entreprises est également prévu.
Une mutualisation de l’espace qui est aussi le maître mot en matière d’équipements. Plusieurs jardins communs sont en cours d’élaboration, et l’épineuse question du stationnement, déjà très problématique dans le secteur, devrait également être traitée de cette manière, avec des parkings en sous-sol partagés entre résidents, mais aussi travailleurs. Aujourd’hui pleine de voitures, la place du 51e régiment d’artillerie devrait bientôt être réaménagée afin de s’inscrire comme une véritable porte d’entrée du quartier.