Hubert Caouissin écope de 30 ans de prison pour avoir tué les Troadec

Affaire Troadec : Hubert Caouissin condamné à 30 ans de prison pour le quadruple meurtre

ASSISESL'ex-compagne de l'accusé, Lydie Troadec, a quant à elle été condamnée à trois ans de prison dont un avec sursis ce mercredi soir
C'est quoi l'affaire Troadec?
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Pascal, Brigitte, Sébastien et Charlotte Troadec ont été tués dans la nuit du 16 au 17 février 2017 à Orvault.
  • Hubert Caouissin, 50 ans, jugé pour meurtres et atteinte à l’intégrité de cadavres, a été condamné à 30 ans de prison.

Pendant les quinze jours de cette audience hors norme, il s’est tantôt noyé dans des détails, tantôt réfugié derrière des « trous noirs », mais a toujours maintenu la version selon laquelle il avait tué pour se défendre. Ce mercredi soir, alors que le procès n’a pas réussi à lever toutes les zones d'ombre qui entouraient le drame, Hubert Caouissin a été condamné à 30 ans de réclusion. Cet homme de 50 ans comparaissait devant la cour d’assises de Loire-Atlantique et a été reconnu coupable du meurtre des Troadec, une nuit de février 2017 à Orvault près de Nantes. Quatre membres de sa belle-famille à qui il a demandé « pardon » depuis le box vitré, pour ses dernières paroles en début d’après-midi.

Après plus de 7 heures de délibéré, les jurés n’ont donc pas suivi les réquisitions des avocats généraux, qui demandaient la réclusion criminelle à perpétuité, et ont retenu l’altération du discernement, élément qui a fait baisser la peine. Son ancienne compagne et mère de son fils, Lydie Troadec, a quant à elle été condamnée à trois ans de prison dont un avec sursis pour recel de cadavres et modification des lieux d’un crime. Cette femme de 52 ans, qui comparaissait libre, a été incarcérée à l’issue de l’audience.

Un « soulagement énorme » pour les avocats de la défense

« C’est un soulagement énorme, pour nous et notre client, même si ce n’est pas une victoire, ont réagi Thierry Fillion et Patrick Larvor, les avocats d’Hubert Caouissin, dont l’objectif était d’éviter la perpétuité à leur client. Il n’y a pas de période de sûreté spéciale [elle est donc égale à la moitié de la peine, soit 15 ans], ce qui offre à M. Caouissin une échéance, une vraie perspective. » Ce matin, pendant leurs longues plaidoiries, ils ont insisté sur le « délire chronique de type paranoïaque » qui a conduit cet « homme ordinaire » à commettre les crimes dans la « panique », rappelant que l'analyse des traces de sang a été présentée comme « compatible » sur plusieurs points avec la version de l’accusé.

Depuis le 22 juin, la cour d’assises de Loire-Atlantique tentait de comprendre pourquoi et comment cet ancien chaudronnier a pu tuer son beau-frère Pascal, sa femme Brigitte (49 ans) et leurs enfants Charlotte (18 ans) et Sébastien (21 ans) à coups de pied de biche, avant de les dépecer et de les brûler dans sa propriété du Finistère. De sa «descente aux enfers» bien avant les faits à sa « ruée vers l'or délirante » autour d’un magot imaginaire, elle l’a aussi écouté pendant de longues heures raconter, sans émotion apparente, cette « bagarre qui a dégénéré » dans le pavillon puis le scénario aussi horrible que méthodique qui a abouti à la destruction quasi-totale des quatre corps.