Il y a de quoi s’affoler un peu. Ce mercredi matin depuis 9h, plusieurs engins incendie provenant des casernes de Nantes-Gouzé et de Rezé affluent sur la place du Bouffay, en plein centre-ville de Nantes. Sur place, une vingtaine de pompiers en tenue s’activent afin d’effectuer « de nombreux sauvetages » dans un bâtiment, en proie aux flammes. Pourtant, aucune fumée n’est visible et aucune vie n’est en jeu : il s’agit en fait d’un exercice grandeur nature, qui vise à renforcer les connaissances opérationnelles de ce quartier « aux rues et à l’architecture spécifiques », précise le Service départemental d’incendie et de secours.

En 1718, les flammes qui s’échappaient de ces fenêtres étaient bien réelles. Car cette spectaculaire manœuvre est aussi l’occasion de commémorer le tricentenaire de l’incendie du Bouffay qui a donné lieu, il y a pile 300 ans, à la création du corps des sapeurs-pompiers volontaires de la ville de Nantes. « À cette époque, le quartier ne comportait que des maisons à pans de bois, raconte Jean-Paul Gourmelon, vice-président de la commune libre du Bouffay. Il y avait plusieurs échoppes autour de la place du Bouffay, et le 17 février 1718 au soir, le feu a pris dans l’une d’entre elles, un perruquier, et a détruit toutes les boutiques de la halle. Le maire, Gérard Mellier, s’est alors rendu compte que les moyens de lutte contre le feu n’étaient pas suffisants. »

Un appel au grand public

Pour célébrer cet anniversaire, les pompiers de Nantes viennent de publier un livre. Le musée des sapeurs-pompiers, ouvert en 2006, a également lancé un appel au grand public pour collecter « archives, documentation, photos ou tout autre objet ancien concernant les pompiers nantais ou les pompiers du département ». Situé dans les bâtiments historiques de l’ancienne caserne du Commandant Gouzé (rue Joffre) il présente déjà quelque 8.000 pièces « allant du
véhicule d’incendie ancien au bouton d’uniforme 18e siècle ». Comme les autres musées, il est actuellement fermé en raison de l’épidémie de coronavirus.