SPORTS DE COMBAT« Je n’étais pas bagarreur à l’école », avoue ce Nantais champion de MMA

Nantes : « Je n’étais même pas bagarreur à l’école », confie Amin Ayoub, champion du monde de MMA

SPORTS DE COMBATLe Nantais Amin Ayoub, âgé de 25 ans, est devenu champion du monde de MMA en moins de 70 kg (en Brave FC) au Barheïn il y a une semaine
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Il y a dix jours, Amin Ayoub, âgé de 25 ans, est devenu champion du monde de MMA.
  • Ce Nantais, qui vit actuellement quartier Bellevue, a toujours rêvé de devenir professionnel dans cette discipline.
  • Son but désormais, combattre dans la division la plus huppée : l’UFC.

Pour ses 25 ans, Amin Ayoub s’est offert un joli cadeau il y a une dizaine de jours. Une ceinture, mais pas n’importe laquelle, celle de champion du monde de MMA (mixed martrial arts ou free-fight) des moins de 70 kg de la catégorie Brave FC (5e division de l’organisation mondiale de la discipline). Un titre acquis au Barheïn, loin de tous ses proches et sa famille. Une sacrée belle récompense pour ce Nantais, qui au gré des déménagements de ses parents a vécu soit aux Dervallières, soit au Breil, soit à Bellevue, soit à Couëron etc. « Mes parents aimaient changer, ils n’étaient pas stables dans un appartement », rigole Amin, pensionnaire du club de Delariva Nantes, basé à la Chapelle-sur-Erdre.

Amin Ayoub tout sourire avec sa nouvelle ceinture.
Amin Ayoub tout sourire avec sa nouvelle ceinture. - Dark Studio

Aujourd’hui, avec ses deux filles en bas âge et sa femme, Amin s’est installé à Bellevue « avec une magnifique vue sur les tours ». Dans le quartier, tous les habitants le connaissent et personne ne s’y frotte. « Je me fais rarement emmerder, sourit-il. Les gens savent quel sport je fais. » Une discipline qu’il pratique depuis l’âge de dix ans et dans laquelle il est devenu professionnel depuis six années. Rien ne prédestinait pourtant Amin à pratiquer ce sport, légalisé depuis le début de l’année. A l’école, « je n’étais même pas un bagarreur », avoue-t-il. « Je n’étais pas à l’aise en cours, mais ce n’est pas pour ça que je cherchais les ennuis. » Par ailleurs, aucun de ses deux parents ne s’adonnait à un sport de combat. L’aîné d’une famille de six enfants sera donc l’unique à monter sur le ring ou pénétrer dans l’octogone.

« On a toujours dit que j’avais une tête de boxeur ! »

Ce sont davantage des prédispositions physiques qui le poussent au MMA. « Depuis que je suis tout petit, tout le monde me dit que j’ai une tête de boxeur et des pommettes relevées et que je dois faire de la boxe. » On lui propose très vite le MMA, il adhère tout de suite à « ce mixte de judo, karaté, lutte etc. » Il s’éprend alors d’une passion folle pour cette discipline, pourtant pas encore autorisée en France et même mal vue par l’opinion publique.

A 16 ans, il quitte l’école au grand dam de ses parents. « Le MMA, c’est tout ce que je voulais faire. » De 18 ans à 21 ans, il travaille en parallèle du sport à la mairie de Nantes. Puis, à 21 ans, alors que la municipalité lui propose une prolongation, il se consacre au MMA. « Je prends mon envol et je ne fais que ça ! » Dans l’octogone, son statut de professionnel l’oblige à ôter toute protection. « Cela fait un peu bizarre la première fois, tu prends des coups à pleine puissance. C’est un autre état d’esprit. »

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Amin, premier français dans sa catégorie et 85e mondial, s’entoure d’un nutritionniste, d’un préparateur physique, d’un kiné et évidemment d’un manager qui lui trouve des combats. Lesquels sont une source de revenus qui s’ajoute à la société (garage automobile de Carquefou) qui le sponsorise. « Il me manque des entreprises prêtes à me subventionner. » Et à prendre en charge notamment le coût des nombreux camps d’entraînement à l’étranger.

Amin ne roule pas sur l’or, mais vit de sa passion. Celle qui lui donne des montées d’adrénaline très fortes. « On n’a pas peur de l’adversaire quand on entre dans l’octogone, on a peur de la défaite, mais surtout de décevoir ses proches ! Si on a peur de quelqu’un, on part perdant. » Avec ce titre de champion du monde en Brave FC, celui qui est surnommé Fierceness («lâche rien ») peut maintenant rêver de combats dans la division la plus huppée dans le monde du MMA. « Ce titre m’ouvre les portes de l’UFC, ça, c’est le Graal ! »