Nantes : L’étonnante transformation du pont Anne-de-Bretagne pour accueillir le tramway
URBANISME•L'ouvrage, qui relie le quai de la Fosse à l'île de Nantes, va être élargi et aplati d'ici à 2026Frédéric Brenon
L'essentiel
- L’objectif du projet est de faire une place confortable pour l’ensemble des modes de déplacement, en particulier les piétons.
- Deux des trois futures lignes de tram traverseront ce pont pour se connecter aux rails du quai de la Fosse.
C’est l’un des dossiers majeurs du conseil métropolitain. L’un des projets les plus coûteux du mandat également. Les élus de Nantes métropole ont adopté ce vendredi sur le projet de transformation annoncée du pont Anne-de-Bretagne. L’objectif est d’élargir et redessiner ce franchissement de Loire reliant l’île de Nantes au quai de la Fosse afin d’y accueillir l’ensemble des modes de déplacement.
On parle là des vélos et voitures, bien sûr, des piétons, bien trop à l’étroit sur les petits trottoirs, mais surtout du tramway. Car deux des trois futures lignes de tram desservant le nouveau CHU viendront se raccorder aux rails du quai de la Fosse à l’horizon 2026. Et « la transformation du pont Anne-de-Bretagne apparaît comme un maillon absolument indispensable », avance Nantes métropole.
Concrètement, l’exécutif métropolitain souhaite un « pont-nature » (végétalisation, éco-conception…), un « pont-place » (grande ampleur, capable d’accueillir des événements festifs) et un « pont-ligérien » (valorisant la présence du fleuve, intégrant les enjeux de navigation). Cela signifie que l’actuel pont sera aplati, doté d’une « dimension exceptionnelle » et entièrement reconstruit sur lui-même. Le tout avec l’idée de ne pas interrompre la circulation pendant les travaux. « C'est un projet emblématique, à l'image d'un territoire qui innove », se félicite Julie Laernoes (EELV), vice-présidente de Nantes métropole.
Le coût et l'emplacement font polémique
Une consultation internationale sera lancée pour choisir le concepteur. Mais la facture s’annonce d’ores et déjà particulièrement salée : 50 millions d’euros au minimum. De quoi faire bondir l’opposition. La députée Valérie Opplet (LREM) dénonce ainsi un « projet disproportionné ». « Ce projet va coûter presque aussi cher que les ponts Senghor et Tabarly réunis. Il ne résoudra aucun problème de mobilité pour ce secteur trop souvent congestionné. De plus, on veut couler du béton pour créer un "pont-place" alors qu’on dispose d’une immense esplanade juste à côté près des Machines. C’est un non-sens », s’agace Julien Bainvel, conseiller métropolitain (LR).
Comme d’autres habitants, il aurait préféré un nouvel ouvrage « pour le tramway et les mobilités douces » proche du Hangar à bananes, à la pointe ouest de l’île. « On bénéficierait d’un franchissement supplémentaire tout en conservant Anne-de-Bretagne. Mais la majorité a fait un autre choix et s’y accroche », déplore Julien Bainvel.