ENVIRONNEMENTLe trafic routier plombe la qualité de l'air dans l'agglo nantaise

Nantes : Le trafic routier plombe la qualité de l’air dans l’agglomération

ENVIRONNEMENTLes abords des grands axes sont les plus pollués. Et le confinement a démontré l’impact des voitures sur la pollution atmosphérique
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • La pollution au dioxyde d’azote dans l’agglomération nantaise a diminué de plus de 50 % pendant le confinement.
  • Les émissions de particules fines ont régressé aussi, mais dans une bien moindre mesure.
  • Les plus fortes concentrations de polluants se trouvent autour des grands axes.

Le trafic routier est bien le principal ennemi de la qualité de l’air dans l’aire urbaine de Nantes. C’est ce qui ressort des dernières données communiquées par l’organisme Air Pays-de-la-Loire à l’occasion de la Journée nationale de qualité de l’air, ce mercredi. Une conclusion qui intervient à un moment où les nouveaux aménagements cyclables à Nantes provoque des débats aussi intenses que les embouteillages automobiles .

Association chargée de la surveillance régionale de la pollution, Air Pays-de-la-Loire a étudié attentivement les conséquences du confinement (18 mars-11 mai dernier) puis du déconfinement (11 mai-22 juin). La circulation automobile dans la métropole s’était alors effondrée, jusqu’à -70 % par rapport à l’année précédente. Résultat : les concentrations de dioxyde d’azote, polluant émis principalement par les véhicules, ont chuté de manière spectaculaire : -54 % en moyenne et même jusqu’à -65 % dans certains secteurs habituellement très fréquentés, comme la pointe ouest de l’île de Nantes. La baisse d’émissions est encore non négligeable (-20 %) pendant la phase de déconfinement, marquée par une reprise progressive des activités.

Moins spectaculaire pour les particules fines

« On voit bien que l’impact du trafic routier est significatif », commente David Bréhon, directeur d’Air Pays de la Loire. « Cela démontre clairement que la mobilité en ville est un sujet majeur pour la pollution atmosphérique », ajoute Laurent Gérault, président d’Air Pays-de-la-Loire et vice-président (centriste) du conseil régional.

La diminution des concentrations est beaucoup moins importante (-10 % environ) concernant les particules fines (PM10), sauf au voisinage des axes les plus fréquentés. « Les sources des particules sont multiples, explique David Bréhon. On a coupé le robinet de la circulation pendant le déconfinement mais d’autres activités émettrices ont continué, comme l’agriculture, l’industrie ou le brûlage à l’air libre. »

« Moins de voitures, c'est moins de pollution »

Au-delà de cette période de confinement, la carte des émissions annuelles moyennes de dioxyde d’azote, de particules fines (PM10 et PM2,5) et d’ozone permet également de constater que les plus fortes concentrations se situent précisément autour des grands axes de circulation de l’agglomération. Aux premiers rangs desquels figurent le quai de la Fosse, la porte de Rennes, la porte de Bouguenais, la porte des Sorinières, le péage du Bignon et le secteur d’Atlantis. « C’est simple : moins de voitures, c’est moins de pollution. Et il existe déjà des solutions alternatives apportant des bénéfices », comme le vélo et les transports en commun, indique le directeur d’Air Pays de la Loire.

Le dioxyde d’azote provoque des irritations et une altération de la fonction respiratoire. Les particules fines entraînent une augmentation des risques de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Les plus petites d’entre elles (PM2,5) seraient responsables de 48.000 décès prématurés en France chaque année, dont 2.530 en Pays-de-la-Loire, selon Santé Publique France.

Sur une tendance positive

Contrairement aux idées reçues, la fréquence des pics de pollution en Pays-de-la-Loire (ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre et PM10) est en diminution depuis près de dix ans. La qualité de l’air est également jugée « plutôt bonne » comparée à d’autres régions, indique Air Pays-de-la-Loire.