Elections municipales à Nantes : Asseh, Riom, Bertu, Naulin, Collineau… Les nouveaux visages de l’exécutif de Johanna Rolland
POLITIQUE•Officiellement réélue maire de Nantes ce vendredi, Johanna Rolland a renouvelé en profondeur son équipe d’adjointsFrédéric Brenon
L'essentiel
- Le nouveau conseil municipal de Nantes se réunissait pour la première fois ce vendredi.
- La maire, Johanna Rolland, a dévoilé les noms et attributions de ses adjoints.
- Parmi eux, plusieurs jeunes n'ayant jamais occupé une telle fonction.
Le nouveau conseil municipal de Nantes a été officiellement installé ce vendredi. Réélue maire, Johanna Rolland a annoncé les noms et attributions des adjoints qui l’entoureront ces six prochaines années. Parmi eux de nouveaux visages, jeunes, la plupart inconnus du grand public. Zoom sur cinq personnalités qui, à coup sûr, feront parler d'elles.
Bassem Asseh, le nouvel homme fort
D’accord, lui n’est pas totalement un nouveau venu. Agé de 46 ans, cet ancien directeur commercial né au Liban s’était déjà fait remarquer au précédent mandat par son parcours atypique et sa mission d’adjoint en charge du dialogue citoyen. Cadre du PS 44, il monte cette fois en grade en devenant premier adjoint avec de larges attributions : politique de la ville, vie économique, emploi, dialogue citoyen, proximités. Rien que ça ! « C’est une marque de confiance, un symbole du renouvellement choisi par Johanna Rolland, commente-t-il. C’est surtout une lourde responsabilité parce que la politique de la ville sera au cœur de la crise que nous traversons. » Fan de musique et de séries télé, il se dit « épanoui » en politique qu’il a découvert sur le tard. « Je suis né dans un pays en guerre. C’est comme une bouffée d’oxygène pour moi ! »
Tristan Riom, la surprise du chef
Lui-même se dit « surpris » par son nouveau rôle d’élu et, surtout, son statut de cinquième adjoint au maire (en charge de l’énergie). « Il y a un peu de pression. Le protocole, tout ça, je n’ai pas l’habitude », confie Tristan Riom. Agé de 26 ans, ce diplômé d’une école d’ingénieur, qui a rejoint les Verts il y a deux ans, milite activement contre le réchauffement climatique depuis qu’il est étudiant. « Je suis curieux et pressé de voir ce qu’on est capable de faire quand on est aux manettes dans la ville », raconte-il. Intègre, il vient tout juste de lâcher son job de valoriste (en CDI) dans une ressourcerie « afin d’éviter le moindre conflit d’intérêts ». Alfred Riom, maire de Nantes de 1892 à 1896, était son aïeul. « Mais il n’a pas connu un mandat très glorieux », sourit la relève.
Mahaut Bertu, la jeunesse n’attend pas
Devenue conseillère municipale au cours du précédent mandat, elle était alors la plus jeune élue de la mairie. Aujourd’hui âgée de 25 ans, Mahaut Bertu prend du galon et accède au rang de sixième adjointe, en charge de l’égalité et de la lutte contre les discriminations. « C’est un nouveau challenge qui me plaît énormément. Ça montre qu’il n’y a pas d’âge pour s’engager », raconte celle qui aura pour mission de « faire de Nantes la première ville non sexiste de France ». Elle a rejoint le PS en 2012 « après la victoire d’Hollande » mais faire carrière en politique n’a « jamais été un objectif », assure la jeune femme, adepte de la tenue jean-baskets. Son emploi du temps était déjà bien accaparé par une thèse de sciences politiques consacrée à « la démocratie participative ». « J’espère que je parviendrai à la finir avant la fin du mandat. » Son autre occupation favorite : « boire des coups avec les copains, c’est ma soupape ! ».
Hélène Naulin, l’écologiste tout terrain
Elle considère l’écologie comme sa « véritable boussole ». Agée de 38 ans, Hélène Naulin est la 10e adjointe au maire, en charge de la petite enfance. Un poste exigeant pour un premier mandat, dix ans après avoir rallié EELV. « Ça fait bizarre, reconnaît cette Vendéenne d’origine. J’aborde cette mission avec enthousiasme et humilité. » Mère d’un petit garçon de trois ans, elle promet d’ouvrir davantage de places en crèches et de mieux les intégrer à la nature. Elle a étudié les arts appliqués et le théâtre à l’université de Nantes avant de perdre progressivement la vue, victime d’une maladie génétique touchant la rétine. « Au conseil municipal, je représente aussi l’inclusion des porteurs de handicap », défend-elle. Sa passion, outre la politique ? « Les balades dans les parcs nantais avec Idem, mon chien-guide. »
Marlène Collineau, la novice très attendue
Elle a quitté le PS à la fin du quinquennat d’Hollande « par sincérité ». « On n’a pas permis aux gens qui travaillent de vivre dignement de leurs salaires. Je ne m’y retrouvais plus », explique celle qui milite « pour le rassemblement de la gauche » au sein du réseau Gauche démocratique & sociale. Trois ans plus tard, Marlène Collineau a rejoint par « pragmatisme » l’équipe de Johanna Rolland dont elle vient d’être nommée adjointe en charge de la santé. Une lourde tâche pour une première expérience d’élue, à 35 ans. La santé avait en effet été érigée comme une « priorité » du programme. Et le coronavirus n’a fait que renforcer cette attente. « J’y mettrai toutes mes tripes », promet cette ancienne institutrice que l’on a pu voir manifester la semaine dernière aux côtés des soignants. Passionnée d’écriture et de randonnée, cette attachée territoriale dans une agence foncière veut conserver son travail, à mi-temps. « Mon agenda va devenir ultra-chargé mais je tiens à garder un pied dans le monde professionnel. »