Fermeture de la tour Bretagne : Les cinq grands moments du point culminant de Nantes
HISTOIRE•Mardi, la tour Bretagne va se vider de ses occupants et fermer ses portes pour que de lourds travaux y soient effectuésDavid Phelippeau
L'essentiel
- Inaugurée il y a quarante-quatre ans, la tour Bretagne va fermer mardi ses portes pendant quelques quelques années.
- 20 Minutes a sélectionné des moments importants dans l’histoire de cet endroit emblématique de Nantes.
Inaugurée il y a près de 44 ans, la tour Bretagne, devenue un monument emblématique de Nantes, va fermer ses portes mardi au moins pour six années. Une page se tourne. Cet immeuble de 32 étages, haut de 144 m, qui offre une vue imprenable sur Nantes lorsqu’on est au sommet, a forcément marqué la vie de la ville depuis son inauguration en 1976. Le point culminant nantais, qui s’apprête à subir de lourds travaux, a été marqué par des événements au fil de ces 44 années. 20 Minutes en a choisi cinq.
Inauguration de la tour Bretagne en 1976
La tour Bretagne a été conçue par l’architecte Claude Devorsine à la demande d’André Morice, maire de Nantes de 1965 à 1977. Elle devait représenter la puissance de la ville. « André Morice, le Chaban Delmas local, était obsédé par ce projet de tour à la fin de son mandat, raconte Philippe Audic, ancien président du CCO-Nantes et du conseil de développement de Nantes métropole (entre autres). Il en avait même oublié qu’il fallait construire des ponts à Nantes ! » Ce qui avait été sujet à de nombreuses moqueries sur l’ego du maire. Dix ans après le lancement du projet et après cinq ans de travaux, la Tour est inaugurée en 1976.
La création du CCO (Centre de communication de l’ouest) en 1982
Au début des années 1980, « c’était le lieu à Nantes où il fallait passer », estime Philippe Audic. 1982: « tout le rez-de-chaussée et l’étage au-dessus » sont occupés par le tout nouveau Centre de communication de l’Ouest (CCO). Jean Amyot d’Inville l’imagine et le dirige. « Un outil à la disposition de tous, explique maintenant ce dernier. Une vitrine économique, un forum pour que les gens se parlent et un lieu privilégié pour les médias. » Des artistes, hommes politiques, acteurs etc. s’y succèdent. « Jacques Chancel, notre meilleur porte-parole » ou « Giscard qui y fait sa première apparition publique d’après défaite électorale en 1982 » y viennent, se souvient, fier, Jean Amyot d’Inville.
La création du Nid en 2012
300.000 visites par an, 2,8 millions de visiteurs en huit années. « J’ai eu mon bureau au sommet de la tour, se rappelle Philippe Audic. Combien de fois on a frappé à ma porte pour venir faire le tour de la terrasse et admirer Nantes d’en haut. J’ai vite été convaincu qu’il fallait faire de ce dernier étage un lieu accessible à tout le monde. » La conviction d’Audic devient réalité en juin 2012. Pour la première édition du Voyage à Nantes, Jean Blaise et son équipe ouvrent le Nid, un bar offrant une vue magnifique sur la ville. « Pour l’ouverture le 14 juin, ce fut un succès immédiat, raconte Eric Warin, président du Nid et directeur du CCO. Il y avait une file d’attente jusqu’à la poste et on demandait aux gens d’arrêter de se garer sur les rails de tramway ! »
Des exploits sportifs au fil des années
Il n’y en a pas qu’un. Fin 1996, Jean Amyot d’Inville se souvient « d’une centaine d’élèves de Saint-Cyr qui avaient descendu la tour en rappel ». Octobre 2012, peu de temps après l’ouverture du Nid, un base jumper avait sauté en parachute du Nid, avant d’atterrir sur une voiture de police. « Il l’avait fait sans aucun accord, remarque Philippe Audic. Il ne devait pas être très épais pour passer avec son parachute derrière la grille de protection. » L’association Team Gouzé et le SDIS 44 (pompiers) créent en 2012 la Stair race fire Xtrem Tour Bretagne, dont le but est de gravir les 700 marches de la tour, équipé, et le plus vite possible. Enfin, en juin 2016, la première course verticale (Tower Run) ouverte au grand public a réuni 800 participants.
La fermeture de la tour le 30 juin 2020
Voilà c’est fini (enfin pour au moins six ans). Mardi, la tour va être vidée de ses occupants et fermer pour au minimum six ans. « Il y a à la fois un sentiment de lassitude car il est temps de passer à autre chose, admet Eric Warin, président du conseil syndical de la tour. Mais aussi de l’impatience à découvrir ce que deviendra cette tour dans le futur. » Une question aussi : « Combien de temps exactement va durer cette phase intermédiaire ? » « Cela fait quelque chose quand même, confesse Jean Amyot d'Inville. Cette tour symbolise la ville. »