Nantes : Excédés par les vols, les éleveurs de moutons manifestent avec leurs bêtes
COLERE•Les éleveurs demandent de l'aide aux pouvoirs publics face à la hausse des vols de moutons en Loire-AtlantiqueFrédéric Brenon
L'essentiel
- Au moins 350 ovins ont été dérobés depuis janvier 2020 en Loire-Atlantique.
- Pour se défendre, les éleveurs s’équipent en caméras et multiplient les rondes de nuit.
- La majorité des affaires ne sont pas résolues.
Manifestation insolite ce mercredi matin en centre-ville de Nantes. Une cinquantaine d’éleveurs de moutons, accompagnés de 350 bêtes, sont venus exprimer leur colère à la suite de vols répétés en Loire-Atlantique. Au moins 350 moutons ont en effet été dérobés depuis janvier dans plus d’une vingtaine d’exploitations. Un phénomène bien supérieur aux années précédentes et qui frappe ce département plus que les autres
« Ça ne plus continuer comme ça ! On demande du soutien aux pouvoirs publics mais, jusque-là, nos appels étaient restés sans réponse. Cette fois, on espère bien se faire entendre », réagit Vivien Mahé, éleveur à Ancenis, à quelques mètres de la préfecture.
« Ça s’est passé en plein champ, de nuit »
Installée depuis 12 ans à Sion-les-mines, près de Châteaubriant, Elodie Crossouard a subi début mars la disparition de 13 agnelles, soit 20 % de son troupeau. « Ça s’est passé en plein champ, de nuit, comme pour la plupart des collègues. On a découvert le matin que les clôtures avaient été découpées. Il y avait de nombreuses traces de pas et de pneus. Les animaux étaient traumatisés, certains avaient du fil accroché aux pattes. Ce n’est pas que des moutons que l’on perd mais aussi des années de travail génétique, des possibilités de renouveler le cheptel. »
Pour éviter les vols, les éleveurs s’équipent en caméras, effectuent des rondes la nuit, alertent les voisins. « C’est beaucoup de stress et de fatigue, confie Elodie Crossouard. Ça a des conséquences pour nos familles. Et puis comment voulez-vous motiver les jeunes à s’installer ? Déjà que c’est une profession où il est difficile de dégager des revenus. »
Des aides de la région et de l’Etat ?
Les vols peuvent se produire toute l’année. Mais le pic intervient « avant des fêtes religieuses au cours desquelles les moutons sont consommés ». La majorité des affaires ne sont pas résolues. L’une d’elles a toutefois débouché en mai sur l'arrestation de quatre hommes habitant un camp rom près de Nantes et sur la condamnation d’un récidiviste à un an de prison.
Ce mercredi midi, à la sortie d’une rencontre avec le préfet, les éleveurs réunis en collectif disent avoir obtenu un soutien financier du conseil régional des Pays-de-la-Loire pour développer la vidéoprotection sur leurs exploitations. Un programme de recherche pour la mise en place de puces géolocalisables sur les moutons doit également être financé par l’Etat et la région.