FOOTBALLChant, numéro 9, bâche… Comment Nantes entretient la mémoire de Sala

FC Nantes-Bordeaux : Chant, numéro 9, bâche… Comment Nantes entretient la mémoire de Sala

FOOTBALLDimanche (17 h), à la Beaujoire, un an après sa disparition, un immense hommage à Sala aura lieu lors du derby Nantes-Bordeaux
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Dimanche (17 h), à la Beaujoire, lors de Nantes-Bordeaux, un hommage sera rendu à Sala, disparu il y a un an dans un accident d’avion.
  • Depuis un an, supporters, amis, proches etc. ne cessent d’entretenir la mémoire de l’attaquant argentin.

Entretenir la mémoire. Dimanche (17 h), à la Beaujoire, lors de Nantes-Bordeaux, un hommage sera rendu à Sala, disparu il y a un an dans un accident d’avion. Lors de la rencontre, les Canaris porteront un maillot spécial s’inspirant de l’Argentine. Le portrait d’Emiliano Sala sera positionné sur le rond central pendant l’échauffement. Des vidéos, un tifo et une minute d’applaudissement (à laquelle sera associé Philippe Gondet, ex-joueur du FCN) seront consacrées à l’attaquant argentin. Depuis sa disparition, amis, supporters, club de Nantes etc. se sont mobilisés pour ne pas oublier Emiliano Sala



Les chants de la 9e minute

A chaque match des Canaris, depuis la disparition de l’attaquant, les supporters nantais entonnent un chant en hommage à Sala. « C’est un Argentin qui ne lâche rien… Emiliano Sala, Emiliano Sala, Emiliano Sala… » Ce refrain a été lancé la première fois, lors de Nantes-Saint-Etienne, le 30 janvier. Les paroles ont été inventées par des membres de la Brigade Loire (notamment le capo et porte-parole Romain Gaudin) à la mi-temps du match puis reprises ensuite en seconde période. La deuxième partie de la chanson reprend l’air d’un vieux chant de fans nantais : « Allez le Nantes FC, allez le Nantes, allez le Nantes FC… » L’autre hymne à Sala («Emiliano Sala, Emiliano Sala, Emiliano, Emiliano, Emiliano Sala ! ») est né en début de saison 2017-2018 à Troyes. Comme Bessat, Bedoya ou Deaux, Sala avait aussi un chant à son nom.

Le numéro 9 retiré

Depuis la disparition de Sala, le numéro 9 n’est plus porté à Nantes. « Emiliano a laissé son empreinte. C’est pourquoi, comme beaucoup de supporters, je souhaite l’honorer à nouveau en retirant le numéro 9 », expliquait en février Waldemar Kita, le président nantais. Le numéro 9 n’a été finalement attribué qu’en Coupe de France puisque le règlement de la compétition l’impose : « Les joueurs débutant la rencontre doivent être numérotés de 1 à 11 » jusqu’aux quarts de finale. La saison dernière, Pallois l’avait endossé en Coupe de France. Cette saison, ce fut Abdoulaye Touré. Qu’en sera-t-il dans cinq ou dix ans ? Difficile de répondre. « Tant que la direction actuelle sera là, je pense qu’il ne sera pas attribué », estime un salarié.

Une rue et une tribune à son nom ? Une fresque à Carquefou ?

Début octobre, lors du conseil municipal de la ville de Nantes, l’élu Europe Écologie-Les Verts (EELV) Patrice Boutin a proposé qu’une rue de la ville soit renommée « Emiliano Sala ». Il attend toujours la réponse. Des supporters ont lancé des pétitions pour rebaptiser la tribune Loire et la tribune Océane en tribune Emiliano Sala. Pour rappel, la Loire et l’Erdre avaient déjà pris par le passé le nom respectivement de Seth Adonkor de Jean-Michel Labejof, deux Canaris tués dans un accident de la route en 1984. « Les plaques ont disparu lors des travaux de réfection du stade avant la Coupe du Monde 1998 », explique Philippe Laurent, en charge du développement du musée au FCN.

A Basse-Goulaine, la tribune du stade de foot que Sala avait inaugurée avec Harit en novembre 2016 porte depuis février le nom de l’attaquant argentin. Enfin, à Carquefou, commune où vivait Sala, une fresque pourrait voir le jour sur un mur du complexe sportif du Moulin Boisseau après les élections municipales. Ce sont des amis de Sala qui ont eu l’idée et fait la demande.

Que sont devenus les objets de l’hommage ?

Au moment de la disparition de Sala, un petit sanctuaire avait provisoirement pris place au niveau des grilles, proches de la boutique, au stade de la Beaujoire. Fleurs, maillots, écharpes, dessins, mots, grande affiche avec le visage du joueur… « Ce "mémorial" improvisé il y a un an a subi les intempéries, reconnaît Philippe Laurent. Mais, on a sécurisé et fait sécher beaucoup de choses. Par ailleurs, la grande bâche, qui avait été déposée dans le rond central, a été préservée dans un sac. » Elle sera d’ailleurs à nouveau déployée dimanche pour le derby de l’Atlantique. « On a gardé l’essentiel car c’est notre devoir, mais on n’a pas pu tout garder. »