HLMDes logements sociaux dans un immeuble historique du centre-ville de Nantes

Nantes : Des logements sociaux dans un immeuble historique du centre-ville, « un symbole »

HLMOriginal, le chantier, mené par le bailleur Habitat 44, sera achevé en mai
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

Le bâtiment a été érigé en 1836 à l’angle de la rue du Roi-Albert et de la place Roger-Salengro à Nantes. Un emplacement exceptionnel, entre l’hôtel de la préfecture et la cathédrale, où les façades en tuffeau et les hautes fenêtres en bois sont la norme. Longtemps habité par la bourgeoisie nantaise (dont le général de Torquat de la Coulerie), cet immeuble de quatre étages hébergeait depuis les années 1980 des services administratifs du conseil départemental de Loire-Atlantique. Mais ce dernier vient de décider de lui donner un nouvel usage en y créant 10 logements sociaux.

L’opération, confiée au bailleur public Habitat 44 moyennant un loyer d’un euro symbolique, sera livrée en mai. « On est au cœur de Nantes, sur la place du pouvoir, le symbole est fort. Ça veut dire que le logement social a droit de cité partout », justifie Philippe Grosvalet, président du département (PS).

Les caractéristiques ont été préservées

Lancés au printemps dernier, les travaux de rénovation se sont attachés à transformer les lieux sans en gommer l’apparat. Les cheminées, les moulures, les ferronneries, les huisseries, les volets intérieurs, le parquet en chêne, ou le marbre dans les parties communes ont été préservés, de même que la vue sur la place pour chacun des logements (de 32 m2 à 115 m2). Surtout, la hauteur sous plafond a été maintenue à 3,55 m, contre 2,50 m d’ordinaire pour un appartement. « Ce sont des qualités assez uniques pour du logement social, convient Aurélien Le Roux, architecte. Ça nous a obligés à être minutieux et inventifs. » Facture du chantier : 1,3 million d’euros.

« Bien sûr, le projet coûte plus cher qu’une opération classique. Mais il permet d’amener de la mixité sociale dans un quartier où le logement social est largement sous-représenté. Ça en valait la peine, » insiste Michel Ménard, président d’Habitat 44, ajoutant que le bâtiment était « convoité par les promoteurs ». Les loyers proposés, (encadrés et plafonnés) s’étireront de 175 euros par mois à 728 euros, soit deux fois moins que les prix pratiqués dans le secteur, précise Habitat 44.

Quelque 32.000 logements sociaux, gérés par quinze bailleurs différents, sont recensés dans la métropole nantaise. Et, contrairement aux idées reçues, 75 % des habitants ont un niveau de revenus leur permettant d’en faire la demande.