Nantes: Quelles sont les principales causes d’accidents sur le réseau TAN ?
TRANSPORTS•Sur la route ou aux bords des voies, la plupart des accidents sur le réseau sont dus à des comportements qui pourraient être corrigésFrédéric Brenon
L'essentiel
- Malgré une hausse de la fréquentation, le volume d’accidents a diminué l’an passé sur le réseau TAN.
- Les collisions avec piétons ont régressé mais restent une préoccupation importante.
- Les chutes de voyageurs à l’intérieur des véhicules sont en augmentation.
La Semitan a dévoilé ce mardi son dernier bilan annuel de l’accidentologie. Les chiffres sont plutôt bons. Quelque 1.650 collisions et accidents divers ont été comptabilisés en 2018, soit un volume en légère baisse (-1,8 %). Quarante-sept blessés légers et trois graves ont été recensés. Un chiffre « peu élevé » au regard des 28 millions de kilomètres réalisés en tram ou en bus sur la même période. Pour autant, il demeure plusieurs points de difficultés sur le réseau. Le point.
Le non-respect des feux rouges clignotants
C’est une particularité des grandes villes traversées par un tramway : l’arrivée prioritaire du tram est signalée par des feux rouges clignotants. A Nantes, le non-respect de cette signalisation est à l’origine de plus d’un accident sur deux en tramway. « Le risque vient souvent de personnes ayant peu l’habitude de circuler dans l’agglomération nantaise », constate-t-on à la TAN. Il y a aussi les automobilistes pressés s’autorisant un passage en force. « Pour que le feu soit respecté il faut qu’il soit crédible. Notre travail consiste donc à réduire au maximum le temps d’attente avant le passage du tram », explique Pascal Bolo, président de la TAN. Le problème concerne aussi, dans une moindre mesure, les priorités accordées aux busways ou aux chronobus.
Les traversées de piétons
Même si elles ont sensiblement diminué l’an passé, les collisions d’un véhicule de la TAN avec un piéton restent préoccupantes car ce sont « les plus graves », rappelle Olivier Le Grontec, directeur de la Semitan. Dix-neuf ont été comptabilisées sur le réseau tram et 20 sur le réseau routier. Il s’agit le plus souvent de traversées de voies aux abords des stations. « Un piéton s’engage derrière un tram et n’en voit pas un autre qui arrive. C’est une situation malheureusement assez classique », observe-t-on à la TAN. Des dispositifs évitant les traversées intempestives ont donc été installés à certaines stations, en particulier celles implantées au centre des voies. Par ailleurs, les inattentions liées au port de casques ou d’écouteurs restent fréquentes, malgré les campagnes de sensibilisation.
Les chutes dans les véhicules
On n’y pense pas immédiatement mais les incidents de voyageurs dans les véhicules représentent un poids statistique non négligeable : 35 % de l’ensemble des accidents ! Elles sont même en augmentation dans le busway ou le chronobus. « On parle là de personnes qui chutent lors d’un freinage ou sont victimes d’une bousculade. Ce sont souvent les victimes collatérales de comportements imprudents de tiers qui obligent le conducteur à freiner de manière appuyée. » Leur gravité est modérée mais « il y a parfois des fractures », confie-t-on à la TAN. La prévention est facile : bien se tenir aux barres ou aux poignées, asseoir les enfants, dégager autant que possible l’accès aux portes. « C’est du bon sens mais on est obligé de le rappeler chaque année », explique Olivier Le Grontec. Une campagne d’affiches sur le sujet est relancée cette semaine.
Les secteurs et stations à risques
Les conducteurs le savent bien : certains secteurs sont plus à risques que d’autres. Sur le réseau routier, le giratoire Frachon (ligne 1), le carrefour Beauséjour (ligne 3), le giratoire René-Cassin (ligne 2) et le carrefour Gare maritime (ligne 1) sont identifiés comme des « lieux accidentogènes ». La traversée du boulevard de Gaulle (ligne 4), sur l’île de Nantes, est « tendue » aux heures de pointe. Certaines stations sont également particulièrement exposées aux traversées piétonnes : Tertre, Romanet, Mendès-France, Pirmil et Commerce, notamment, selon les retours de la TAN. « Lorsque les étudiants sont entassés sur les quais, Michelet et Facultés, c’est coton aussi », raconte un conducteur. « Même s’il n’y a pas forcément d’accidents, les flux piétons spectaculaires peuvent être anxiogènes pour les conducteurs », reconnaît Olivier Larnicol, responsable de la mission sécurité-environnement à la TAN. Il est donc recommandé aux voyageurs de s’écarter des voies à l’arrivée du véhicule.