Nantes : Johanna Rolland se dit « écœurée » après la mort d’un migrant du squat de Saint-Herblain
SOCIETE•La présidente de Nantes métropole a vivement critiqué l'inaction de l'Etat après ce décèsF.B.
L'essentiel
- L'ancien gymnase Jeanne-Bernard à Saint-Herblain est devenu l'un des plus grands squats de France.
- Un migrant qui vivait sur place est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi.
- Johanna Rolland s'est montrée extrêmement en colère contre l'Etat, dont la mise à l'abri des demandeurs d'asile est la responsabilité.
Un demandeur d’asile, qui vivait dans l’ancien gymnase Jeanne-Bernard, à Saint-Herblain, près de Nantes, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi. La préfecture de Loire-Atlantique évoque un « arrêt cardio-respiratoire ». L’annonce de ce drame, dans l’un des plus importants squats de migrants en France (entre 500 et 800), a provoqué le coup de gueule de la présidente de Nantes métropole, Johanna Rolland (PS).
« Quelles que soient les conclusions de l’enquête, je tiens à dire ma colère, mon écœurement, a réagi Johanna Rolland. Qu’est-ce que le ministère de l’Intérieur attend pour agir ? Qu’est-ce que le ministère attend ? Ça fait des mois que cette situation dure, des mois que les assos, les élus l’interpellent à ce sujet. L’Etat n’a toujours pas bougé d’un pouce. Je rappelle que, dans la loi française, c’est sa responsabilité. Ce n’est plus possible, ni pour la dignité humaine de ces personnes, ni pour les riverains. »
Jean-Marc Ayrault s’indigne lui aussi
Le maire PS de Saint-Herblain, Bertrand Affilé, a également fait part de son « indignation » estimant que les représentants de l’Etat n’étaient « pas à la hauteur de la situation ». « On est là sur une compétence du gouvernement et il ne fait rien. Les quelques toilettes et robinets installés cet été, c’est la ville qui les a installés cet été. »
L’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault s’est, lui aussi, indigné sur Twitter.
« La dignité humaine n’est pas négociable. L’inaction de ceux qui se renvoient la balle est coupable, aujourd’hui encore plus qu’hier », commente de son côté la chef de file de l'opposition nantaise, Laurence Garnier (LR).
Sollicitée par 20 Minutes, la préfecture dit ne pas avoir « pour habitude de commenter les déclarations publiques ».
L’Etat dispose d’un délai de trois mois
Le gymnase Jeanne-Bernard est occupé depuis octobre 2018. Le nombre de migrants y ayant trouvé refuge, faute de places dans les dispositifs d’accueil de l’Etat, n’a cessé de croître. Les derniers arrivés vivent à l’extérieur de l’enceinte, seulement abrités par des tentes ou des cabanes de fortune.
Lundi, le tribunal administratif a donné à l’Etat un délai de trois mois, soit jusqu’à la fin d’année 2019, pour procéder à l’évacuation du gymnase. Celle-ci avait déjà été autorisée en mars par la justice. Mais la préfecture n’a pas voulu exécuter la décision, considérant que les migrants étaient trop nombreux pour être pris en charge.