Nantes : La ville a (enfin) trouvé le moyen d’éradiquer les cartons qui traînent
PROPRETE•Depuis quelques mois, la mairie de Nantes expérimente un nouveau système de collecte des cartons des commerçantsJulie Urbach
L'essentiel
- La question du ramassage des cartons dans l’hypercentre crispait autant les commerçants qu’elle agaçait les passants.
- Depuis quelques mois, un nouveau système est expérimenté et semble porter ses fruits.
C’était un serpent de mer qui crispait les commerçants autant qu’il pouvait agacer les passants. Depuis quelques mois, vous l’avez sûrement remarqué en vous promenant en centre-ville de Nantes, les monticules de cartons, répartis le long des façades voire au milieu des trottoirs, ont enfin disparu. Magie ? Non, plutôt un nouveau dispositif mis en place par la mairie et l’ association Plein centre, qui semble enfin faire ses preuves.
Jusqu’à présent, il était demandé aux commerçants et commerçantes de sortir leurs emballages juste devant leur porte, dans la rue, dans l’attente du passage d’un camion de collecte. Problème, le parcours et l’organisation étaient jugés peu lisibles. Résultat, les cartons étaient sortis à tout moment de la journée, parfois plusieurs heures voire jours avant le ramassage. « Ce n’était vraiment pas accueillant, on avait des remarques notamment de la part des touristes », constate Olivier Dardé, président de l’association Plein Centre. Souvent souillés ou abîmés par les intempéries, cela rendait leur collecte plus difficile et leur recyclage parfois impossible. D’autant que certains riverains en profitaient pour rajouter leurs encombrants…
Les commerçants chargés d’apporter leurs cartons
Cette année, alors que la propreté constituera à coup sûr un sujet important lors des prochaines élections municipales, la mairie a décidé d’inverser la logique. Tous les jours, sur une trentaine de points de rendez-vous en centre-ville et pendant une demi-heure, c’est un camion de 20m3 qui attend les commerçants, chargés eux-mêmes d’apporter leurs déchets (dans le cas contraire, ils s’exposent à une verbalisation de la nouvelle brigade verte). Les rendez-vous du mardi matin sont pris d’assaut, à tel point qu’un seul camion n’est parfois pas suffisant. « Globalement, c’est quand même positif, indique une commerçante, venue équipée d’un diable, place de la Bourse. Mais en termes d’horaires, c’est contraignant. Une fois sur deux, je fais l’aller-retour sur le temps de ma pause. »
Cette solution devrait rester pérenne, même si elle aussi pose problème à certains gérants qui, travaillant tous seuls, sont obligés de fermer leur magasin le temps de rejoindre le camion. N’aurait-elle pas pu intervenir plus tôt, alors que la question se reposait d’années en années, sans trouver de solutions ? « Il faut du temps pour changer les habitudes, répond Olivier Dardé. Ça a grippé un peu au début. » « Ce sont aussi des moyens et du personnel supplémentaires, rappelle Thomas Quéro, adjoint au maire de Nantes en charge de l’espace public. C’est un service quotidien, voire avec plusieurs rendez-vous dans la journée sur certains points. »