Solitaire du Figaro: «Si je peux me tirer la bourre avec les grands...», sourit le bizuth Tom Laperche
VOILE•Tom Laperche (21 ans) – nouveau skipper le plus jeune de l'épreuve – prendra le départ de la Solitaire Urgo Le Figaro, dimanche, à NantesDavid Phelippeau
L'essentiel
- Tom Laperche (Bretagne-Crédit Mutuel de Bretagne) est le plus jeune bizuth de la 50e édition de la Solitaire du Figaro qui s'élancera dimanche de Nantes.
- Le jeune Breton de 21 ans est impatient d'affronter les Peyron, Gautier ou encore Desjoyeaux.
Le chemin était tout tracé pour Tom Laperche (21 ans), le bizuth le plus jeune de la flotte (parmi une quinzaine) qui prendra le départ de la 50e édition de la Solitaire Urgo Le Figaro dimanche à Nantes. Dans la famille Laperche, le bateau navigue de père en fils et la Solitaire est devenue un terrain de jeu qui traverse les générations. « Mon grand-père y a participé et mon père [Philippe] aussi à quatre reprises… »
« Un vrai tremplin pour moi »
Dimanche, ça sera le baptême du feu sur cette épreuve pour Tom Laperche, qui a gagné en octobre le Challenge Espoir-Bretagne Crédit Mutuel lui offrant ainsi un bateau pendant deux ans sur le circuit Figaro. Ils étaient une vingtaine au départ à postuler à ce concours. Navigation, stratégie, météo, entretiens, dossier… A ce petit jeu, Tom est sorti grand vainqueur. « Je me suis tout de suite dit que c’était un vrai tremplin pour moi, explique celui qui est originaire de la Trinité-sur-Mer. Le circuit Figaro, c’est un super passage, très exigeant. Depuis petit, j’ai vu nombre de grands noms passer par ce concours. » Armel Le Cléach, François Gabart, Franck Cammas pour ne citer qu’eux.
Et le point d’orgue de ces deux années de formation sur le circuit Figaro, c’est la course qui commence dimanche matin avec un départ fictif à Nantes puis le départ réel à 16 h 10 à Saint-Nazaire. Sur son Figaro Bénéteau 3, jusqu’à Saint-Nazaire et la ligne de départ, Tom Laperche sera accompagné notamment par des proches et son père. « C’est lui qui gérera le bateau », confie Tom, qui tentera malgré l’excitation de s’infuser quelques minutes ou heures de repos en plus.
Sur l’eau, les Peyron, Gautier, Beyou, Desjoyeaux ne seront sans aucun doute pas loin. Une « cohabitation » prestigieuse qui lui rappellera sans doute les années où cet ingénieur à l’université de technologie de Compiègne partait avec son optimist dans la baie de Quiberon et croisait la route des grands comme Coville et Bourgnon. « C’est une grande fierté de se retrouver face à ces grands noms de la voile. Ils font partie des cadors de la course au large. Ça fait plaisir de voir revenir certains par passion… »
Laurent Bourgnon, bizuth en 1988, l’avait gagnée
Tom ne se laissera pas impressionner par le palmarès long comme le mât du Figaro Bénéteau 3, sur lequel tous les skippers courront. « Si, moi, je suis devant eux, c’est extraordinaire. Si je suis derrière, c’est normal. Mais, croyez-moi, si je peux me tirer la bourre avec les grands, pourquoi pas ! Il va falloir se placer par rapport aux autres bateaux et à la météo. Ça va se jouer aux centimètres près… »
Le jeune Breton compte s’appuyer sur sa perf' réalisée sur la solo Maître Coq il y a un peu plus d’un mois où il a terminé 21e au général. « Mais, sur une grande étape, je suis resté entre la 5e et la 10e place tout un moment, avant qu’il se passe un truc incroyable : une grosse bascule de vent. J’ai perdu alors une dizaine de places… » Et un bizuth vainqueur de la Solitaire, ça a existé ? « Oui, Laurent Bourgnon l’a fait… », sourit Tom. C’était en 1988, il avait 22 ans. Une autre époque et avec un plateau sans doute moins relevé que cette année.