AVENTUREUn «Koh-Lanta» à travers l'Europe... C'est le défi du Nantais Kevin Plessis

Nantes: Un «Koh-Lanta» à travers l'Europe... C'est le défi du Nantais Kevin Plessis

AVENTURECe Nantais de 27 ans, qui a commencé, vendredi, son tour d'Europe en solitaire, va vivre une aventure sportive, mais aussi écologique
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Kevin Plessis s’est élancé en marchant du Cap Nord en Norvège vendredi pour un périple à travers l’Europe long de 6.000 km.
  • Tout au long de son parcours, ce Nantais de 27 ans va aussi ramasser des déchets.
  • Le jeune homme est attendu en septembre en Espagne.

«Je suis un grand solitaire… » Kevin Plessis, Nantais ayant déménagé depuis 2018 en Haute-Savoie, s’est lancé dans un tour d’Europe à pied vendredi dernier avec comme seuls compagnons son chariot chargé à bloc (30 kg), attaché avec une ceinture à ses hanches, et son sac à dos plein à craquer (10 kg). A 27 ans, le jeune homme, trapu et musclé, est parti du Cap Nord en Norvège. Objectif : traverser l’Europe du nord au sud sur 6.000 km (soit 10 pays), en solitaire, à pied, en autonomie (« on mange et on boit ce qu’on trouve ») et sans assistance (« pas d’aide motorisée »).

Kevin espère arriver à Tarifa, à la pointe de l’Espagne dans six mois. Depuis vendredi, il affronte le froid, le vent, la neige. « C’est la partie la plus compliquée, celle que j’appréhende le plus, reconnaissait-il avant son départ. C’est la première fois que je serai au-dessus du cercle polaire arctique. »



Cet ancien déménageur, qui se prépare depuis début mars en parcourant en montagne à Annecy 30 à 40 km chaque jour, n’en est pas à sa première expédition. A l’été 2017, il avait réalisé le tour de Bretagne en 58 jours en couplant marche et nage. « J’aime défier mes propres limites et pas celles des autres », explique cet adepte de semi-marathons.

Un ramassage des déchets au quotidien

Une aventure sportive forcément, mais aussi écologique. Tout au long des 6.000 km, Kevin va ramasser les déchets rencontrés sur son chemin. « Je les stockerai dans un filet installé sur mon chariot puis les jetterai dès que je trouverai une poubelle. Pour les déchets plus lourds, je les prendrai en photo et j’enverrai sur les réseaux sociaux les coordonnées GPS pour que des associations viennent les récupérer. » Ce membre de l’association « Run éco team » (asso regroupant des joggeurs qui ramassent des déchets) veut sensibiliser les gens tout au long de son parcours. « Je ne me considère pas comme un écolo, mais j’aime informer les gens sur les problèmes majeurs sur la planète », insiste-t-il. Dans des grandes villes, il a ainsi prévu des ramassages avec des particuliers et des associations. « Je veux essayer d’éveiller les consciences, pousser les gens vers le changement. »

Les animaux sauvages, cet immense danger

Pour autant, Kevin – qui a financé cette aventure hors du commun en travaillant six jours sur sept pendant huit mois comme livreur en Haute-Savoie – ne veut surtout pas être considéré comme « un activiste ou un militant ». « Je suis avant tout un aventurier !, lance-t-il. L’aventure nous met des obstacles. On grandit humainement avec ce genre d’expédition. On grandit avec ses doutes, ses craintes. La nature est parfaite pour ça. Quand on est seuls, on doit trouver des solutions, faire des choix. Ça nous responsabilise. »

Les aléas, les obstacles, les dangers vont être légion. Kevin, qui a prévu en guise de repas des fruits secs et des sachets lyophilisés, se méfie des « lacs gelés », appréhende « les températures [au début de l’aventure] la nuit ou celles en Espagne cet été frôlant les 40°C » et redoute « les lynx, les gloutons, les loups ou les ours ». « C’est en plus une très mauvaise période là car les animaux chassent et sortent pour se reproduire », raconte, plutôt serein, le jeune homme, muni tout au long du voyage de deux couteaux. Comment réagir face à un ours ? Kevin est intarissable sur le sujet. « J’ai discuté sur les réseaux sociaux avec Børge Ousland. » Les conseils de cet explorateur polaire norvégien pourraient s’avérer utiles au Nantais.

A son retour, Kevin a prévu de tout raconter dans un livre. Un court-métrage est aussi prévu sur YouTube pour 2020. En attendant, il est possible de suivre quasiment au jour le jour l’aventurier sur son compte Facebook (Kevin Plessis - Aventurier).