POLITIQUEMunicipales à Nantes: Quels sont les sujets qui vont agiter la campagne?

Municipales 2020 à Nantes : Quels sont les sujets qui vont agiter la campagne ?

POLITIQUEA un an des municipales, «20 Minutes» liste les enjeux de l'élection. A Nantes, on va parler de sécurité, d'automobile, de propreté, des migrants ou de la démocratie participative
Frédéric Brenon et Julie Urbach

Frédéric Brenon et Julie Urbach

Dans un an, les Nantais devront élire leur maire. Dans une ville qui penche à gauche depuis 1989, l’élue sortante, Johanna Rolland (PS), briguera sa propre succession. Mais quels seront les thèmes qui agiteront la campagne ? Le point.

La sécurité, le problème reste entier

C’était l’un des thèmes phares de la campagne des municipales 2014. Il le sera encore ces prochains mois dans la mesure où le sentiment d’insécurité, bien que subjectif, n’a pas diminué pendant le mandat. Il faut dire que le volume d’actes de délinquance reste important, notamment en centre-ville, sur l’île de Nantes et dans les transports en commun. Certains quartiers populaires subissent également trop régulièrement des règlements de comptes, généralement en lien avec des trafics de stupéfiants. Depuis 2018, des caméras de vidéoprotection ont été déployées. La police municipale a également renforcé ses moyens. Mais la réponse à l’insécurité est complexe car elle dépend aussi de l’action de la police nationale, donc de l’Etat.

L’accueil des migrants, la nouvelle donne

Plusieurs centaines d’exilés, le plus souvent originaires d’Afrique, ont cherché refuge à Nantes ces dernières années. La ville étant attractive, la question de l’accueil et de leur prise en charge se pose et se posera avec insistance. Confrontée à la passivité de l’Etat, la mairie a pris ses responsabilités en organisant la mise à l’abri des migrants du square Daviais. Mais des associations et habitants trouvent qu’elle pourrait faire largement plus. Car plusieurs squats, aux conditions sanitaires indignes, demeurent. D’autres Nantais, notamment à droite, sont partisans d’une plus grande fermeté.

Les automobilistes, on les chasse ou on les aide ?

Malgré de multiples incitations à préférer le vélo et les transports collectifs, les Nantais ont bien du mal à lâcher leur voiture. Comment les convaincre ? En attendant, le problème de la congestion automobile n’est pas résolu. A droite et au centre, on insiste pour qu’un franchissement de Loire supplémentaire (pont ? tunnel ?) soit enfin mis à l’ordre du jour. Améliorer l’accessibilité du centre-ville reste aussi un défi. Les tarifs des transports en commun et du stationnement suscitent d’ailleurs de plus en plus de mécontentement. Deux nouvelles lignes de tram traversant l’île de Nantes ont été annoncées mais il faudra attendre 2026 pour voir la première mise en service.

La propreté, encore un point noir

Autre sujet délicat, celui de la propreté. Si Nantes a lancé l’an dernier un plan d’actions d’un montant total de 5 millions d’euros, les habitants peinent à voir des résultats concrets. Pour montrer que ce sujet fait partie de ses priorités, après un mandat marqué par un mouvement de grève des éboueurs, Johanna Rolland a même récemment « franchi un cap » en décidant de verbaliser les auteurs des dépôts sauvages. L’opposition, qui a déjà dégainé il y a quelques mois dix propositions sur le sujet, ne manque pas de relever les manques en la matière.

La démocratie participative respectée ?

En plus du fond, la méthode aura probablement sa place dans la campagne. Car, malgré le lancement de trois « grands débats citoyens », Johanna Rolland n’a pas complètement réussi à convaincre en matière de démocratie participative, son fer de lance. Dans un récent sondage, seuls 44 % des Nantais interrogés la définissent comme « à l’écoute des préoccupations des habitants ». Un avis partagé par ses adversaires, surtout après l’épisode du projet YelloPark. « Le manque d’une vraie consultation et le non-respect de la démocratie nous ont choqués », a récemment dénoncé Julie Laernoes, cheffe de file Europe Ecologie-Les Verts.