Loire-Atlantique: Malgré la grève, la centrale EDF de Cordemais réquisitionnée pour cause de froid
ENERGIE•L'équipement électrique doit compenser l'arrêt de la centrale nucléaire de Flamanville...20 Minutes avec AFP
Contrainte de fonctionner. Le gestionnaire du réseau à haute tension RTE a demandé à la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique), arrêtée pour cause de grève, «de se rendre disponible» jeudi et vendredi pour assurer la sécurité d'alimentation électrique du grand Ouest.
En raison du froid qui arrive sur le territoire français à partir de jeudi, «on a besoin de faire appel à l'ensemble des moyens de production en particulier de Cordemais», a expliqué Jean-Paul Roubin, directeur de l’exploitation RTE, au cours d'une conférence téléphonique. La centrale est réquisitionnée pour deux jours.
En grève depuis le 2 janvier
Cette centrale est en grève depuis le 2 janvier, à l'appel de la CGT, FO et la CFE-CGC, qui demandent un «avenir» pour la centrale, menacée de fermeture en 2022, comme toutes les centrales à charbon françaises.
La semaine dernière, le gouvernement a ouvert la porte à un fonctionnement de Cordemais au-delà de 2022 afin de sécuriser l'approvisionnement électrique du grand Ouest.
RTE justifie la réquisition de Cordemais par l'arrêt des deux réacteurs nucléaires de Flamanville (Manche), actuellement en visite décennale, une «situation inédite» en période hivernale, selon Jean-Paul Roubin.
« Pas de risque de coupure généralisée »
«On n'est absolument pas dans une situation de risque de coupure généralisée», a cependant souligné le responsable, RTE pouvant encore faire appel à d'autres moyens de production ou à l'effacement de la consommation de grands industriels pour assurer la sécurité du réseau. RTE n'a d'ailleurs demandé le démarrage que d'une seule tranche de la centrale de Cordemais sur les deux actuellement disponibles.
La semaine prochaine, RTE s'attend à des pics de consommation d'électricité de plus de 90.000 MW en raison du froid, ce qui entraînerait des importations d'électricités de 5.000 à 6.000 MW. «Mais il n'y a pas d'alerte à ce stade», a rassuré Jean-Paul Roubin.
Le soir du 10 janvier, les réseaux électriques français et européens avaient connu une forte baisse de fréquence, forçant RTE à demander à certains industriels de réduire leur consommation. Les causes de cette baisse de fréquence «sont en cours d'investigation».