Aéroport de Nantes: Une concertation publique en mars-avril avant d'enclencher les travaux
SOCIETE•L'année 2019 s'annonce décisive pour l'avenir de l'aéroport Nantes-Atlantique...Frédéric Brenon
L'essentiel
- D'une durée de deux mois, le débat portera sur l'extension et le réaménagement de l'aéroport.
- Les travaux pourraient débuter en 2021-2022.
- L'Etat travaille en parallèle à l'indemnisation des riverains et collectivités.
Il y a un an, presque jour pour jour, le gouvernement annonçait officiellement l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. L’aéroport Nantes-Atlantique, lui, connaît toujours une forte croissance de son trafic. Et a plus que jamais besoin d’être réaménagé. La situation est délicate car il faut aussi tenir compte des nuisances sonores supportées de plus en plus difficilement par les riverains.
L’Etat a décidé d’organiser une « concertation publique préalable » de deux mois portant sur « l’extension et le réaménagement » de Nantes-Atlantique. Avec le postulat qu’il puisse accueillir au minimum 9 millions de passagers (il en a reçu 6,2 millions en 2018).
« Les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres »
« Nous faisons en sorte que ce débat puisse s’engager en mars-avril », indique le préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt. La commission nationale du débat public (CNDP) sera chargée de l’animer.
La transformation de l’aérogare, l’allongement de la piste, la construction de nouveaux parkings et la desserte en transports en communs devraient faire partie, entre autres, des sujets mis sur la table. L’Etat sait déjà qu’il sera difficile de mettre d’accord les riverains, les communes, les acteurs économiques. « Les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres, admet le préfet. Mais il faudra que l’intérêt général prime. »
Des travaux rapides, d’autres plus tardifs
A l’issue de la concertation, un cahier des charges sera élaboré et traduit en appels d’offres pour un déclenchement du chantier. Celui-ci pourrait démarrer à l’horizon 2021-2022.
Sans attendre ce délai, des travaux d’amélioration de l’aérogare et des accès à l’aéroport pourraient être « engagés rapidement » par Vinci. « Des discussions sont en cours avec le concessionnaire », précise le préfet. Le montant total des travaux à mener est estimé entre 500 et 600 millions d’euros, selon la préfecture.
Un fonds de compensation à muscler
Par ailleurs, un nouveau périmètre de plan de gêne sonore, qui permet aux riverains de solliciter des indemnisations pour des travaux d’insonorisation, vient d’être présenté aux communes riveraines de l’aéroport. Sa première version avait été retoquée par les villes.
L’Etat travaille également à augmenter le budget du fonds de compensation annoncé par le Premier ministre en juillet dernier. Ce fonds, qui permettra d’indemniser les riverains et les collectivités particulièrement exposés aux nuisances aériennes, dispose pour le moment d’une enveloppe de 20 millions d’euros. Les collectivités en réclamaient au moins le triple.
« L’objectif c’est que les indemnisations soient justes et équitables. Mais nous avons conscience que ce montant ne suffira probablement pas à couvrir les dépenses engagées », reconnaît Claude d’Harcourt.