FOOTBALLLe FCN fait-il un complexe d'infériorité vis-à-vis de Rennes?

FC Nantes-Rennes: Le complexe d'infériorité serait-il passé du rouge et noir au jaune et vert?

FOOTBALLLes Canaris, qui accueillent le Stade Rennais dimanche à 15 h, n'ont plus gagné contre leurs voisins à la Beaujoire depuis 14 ans presque jour pour jour...
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Le FC Nantes accueille Rennes, dimanche (15 h), à la Beaujoire.
  • Cela fait 14 ans (presque jour pour jour) que les Canaris n'ont plus gagné contre Rennes sur leur pelouse.
  • Le complexe d'infériorité aurait-il changé de camp?

Et dire qu’à une époque les supporters rennais ont chanté à tue-tête dans les bars en parodiant feu Charles Aznavour : « Emmenez-moi loin de la Beaujoire… » Les temps changent. Les Rennais, qui seront à Nantes dimanche (15 h), n’ont plus perdu sur la pelouse du FCN depuis 14 ans presque jour pour jour, soit le 15 janvier 2005 (défaite 0-2 du SRFC). Un an plus tard, le 4 janvier 2006, les Rouge et Noir brisent une série longue de 41 ans sans succès en terres nantaises ! Utaka et Didot sont les bourreaux du FCN.

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« C’était énorme, on avait fêté ça au pub Gall à Rennes avec Gourcuff et Didot, se souvient Jacky Sourget, ex-speaker du SRFC. Ça ressemblait à un titre. On repartait toujours de là-bas en pleurs, là, on était sur une autre planète ! » « Une date qui a marqué les supporters historiques du club », selon Matthieu Le Charpentier, fan s’occupant du site « Rouge mémoire ». Côté nantais, « on avait un peu les boules », affirme Yannick Bigaud, ancien speaker. Un an plus tard, rebelote avec le même score (0-2). « Je n’y étais même pas en 2007 car j’avais vu ce que je voulais voir un an avant ! », rigole Matthieu.

« Ça trotte dans ma tête… », avoue Touré

Quatorze ans que ça dure. C’est peu forcément comparé aux 41 années de disette du SRFC à la Beaujoire, mais ça commence à compter. « Et à trotter dans ma tête, reconnaît Abdoulaye Touré. Moi, ça me pèse en tant que Nantais. » Le milieu de terrain du FCN refuse néanmoins de parler « de complexe d’infériorité ». En revanche, Rennes a été animé par ce sentiment pendant un peu plus de 40 ans. Olivier Monterrubio (ex-Canari) n’a jamais gagné à la Beaujoire… sous le maillot de Rennes. Il raconte : « J’ai vraiment senti ce complexe d’infériorité quand on allait à Nantes. Les supporters attendaient tellement cette rencontre, les médias ressassaient cette série noire… On arrivait là-bas en étant fébriles. C’était l’un des seuls stades où on était comme ça. » A l’inverse, quand il était vêtu du maillot jaune et vert, « c’était comme une évidence qu’on allait battre Rennes ».

Excès de confiance rennais ?

« On jouait avec une grosse assurance contre eux, explique l’ancien Canari Loïc Guillon, désormais à la retraite. Quand tu lis à chaque derby dans les journaux que la série s’étire depuis autant d’années, l’aspect psychologique joue… » Jacky Sourget, l’ancien préposé au micro des Rouge et Noir, se rappelle lorsqu’il venait à Nantes de ce couloir de la Beaujoire « où était affiché le palmarès ». « On était envieux… » Rennes le jalouse sans doute toujours, mais son insolente réussite contre le rival depuis 14 ans (1 seule défaite) atténue ce sentiment. La Beaujoire serait-elle devenue rennaise ? « Ma crainte c’est justement qu’on se dise ça, prévient Matthieu Lecharpentier du site « Rouge mémoire ». Il ne faut pas arriver avec un complexe de supériorité, ne pas y aller avec ce sentiment que rien ne peut nous arriver… »

Rongier ne pense qu’à ça

En étant indomptable à la Beaujoire depuis autant d’années, le Stade Rennais a presque réussi à banaliser sa belle série. « C’est là où c’est dangereux », concède Matthieu. C’est devenu tellement routinier pour le SRFC de s’imposer à Nantes que ce derby - « considéré comme un match de Coupe d’Europe pendant longtemps », toujours selon le fan rennais - passerait presque pour une rencontre classique. « On pense surtout à notre double confrontation en Coupe d’Europe contre le Bétis… »

A Nantes, en revanche, on est focus sur le derby depuis plusieurs jours. « Tout le monde le sait [qu’il faut battre Rennes], insiste Valentin Rongier. Il n’y a pas d’excuses de “je ne parle pas français”, “je n’ai pas compris”, “je ne sais pas qui est Rennes”… Tout le monde sait que ce match est encore plus important que les autres. » Exactement ce que les Rennais ont ressassé pendant 41 ans.