Nantes : En 2019, on cultivera des champignons dans une chapelle du centre-ville
AGRICULTURE•Trois Nantais ont obtenu l'autorisation d'installer leur activité dans la chapelle du Martray, quartier Talensac...Frédéric Brenon
Une champignonnière en centre-ville, qui plus est dans une chapelle ? Ce n’est pas une blague mais le projet très sérieux défendu par trois Nantais réunis au sein de l’association Le Champignon urbain. La petite équipe a obtenu fin juin l’autorisation d’exploiter les 150 m2 de l’ancienne chapelle du Martray, un édifice du XIXe siècle aujourd’hui désaffecté, situé quartier Talensac. Il lui avait fallu pour cela convaincre le jury de la ville de Nantes puis séduire le grand public invité à départager les candidats dans le cadre de l’appel à projets « 15 lieux à réinventer ».
Jusqu’à 700 kg par mois de shiitakés
« C’est génial d’avoir cette opportunité, commente Romain Redais, l’un des trois associés. Je pense que l’originalité du projet a fait la différence. Le lieu paraît incongru mais ça ne l’est pas tant que ça : les épais murs en pierre limitent les écarts de température en hiver comme en été. Parfait pour notre activité qui nécessite une température idéale entre 12° et 18 °C. »
L’idée est de produire sous les voûtes entre 600 et 700 kg par mois de shiitakés, une variété japonaise plutôt robuste, « très bonne au goût » et qui « possède des propriétés nutritionnelles remarquables ». Actuellement, Romain et ses collègues en produisent entre 100 et 150 kg par mois chez un maraîcher bio des Sorinières. Les champignons poussent sur un pain de substrat humidifié composé de paille, sciure et son de blé. Une méthode qui permet un rendement au m2 « exceptionnel » par rapport à d'autres cultures.
Début de la production avant l'été?
Une fois dans la chapelle, l’équipe souhaite cultiver ses champignons à partir de résidus de malt (drêche) récupérés dans des brasseries, voire de marc de café récupéré dans des entreprises gestionnaires de machines à café. « Ces déchets encombrants sont généralement incinérés. C’est pourtant une ressource précieuse car gorgée d’eau. »
Le coup d’envoi de la production est espéré entre le printemps et l'été 2019. Des travaux de mise en conformité doivent d’ici là être réalisés par la mairie, qui reste propriétaire de l’édifice. Il faudra ensuite installer les modules en bois dans lesquels seront cultivés les champignons.
Des espaces de circulation seront conservés pour recevoir des visites de groupes. « On espère faire venir des classes, les riverains, pour des animations ou dégustations ponctuelles, explique Romain Redais. On ne veut surtout pas que le lieu soit privatisé. »