Loire-Atlantique: Gilets jaunes, aéroport, centrale de Cordemais... Le nouveau préfet fait le point
ETAT•Claude d'Harcourt succède à Nicole Klein à la tête de la préfecture de Loire-Atlantique et des Pays de la Loire...Frédéric Brenon
L'essentiel
- Le nouveau préfet, Claude d'Harcourt, a pris ses fonctions mercredi.
- Il était auparavant directeur de l’agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
- Il aura plusieurs dossiers délicats à gérer ces prochaines semaines.
Il vient tout juste de prendre ses fonctions. Claude d’Harcourt, 63 ans, ancien directeur de l’agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte-d’Azur, succède à Nicole Klein à la tête de la préfecture des Pays-de-la-Loire et de la Loire-Atlantique. Cet énarque ayant assumé diverses responsabilités dans l’administration publique se sait attendu sur plusieurs dossiers délicats. Il a livré mercredi son point de vue sur l’actualité régionale. Et un peu plus encore. Morceaux choisis.
Le réaménagement de l’aéroport Nantes-Atlantique. « Une décision a été prise. Elle avait mis du temps à venir. Maintenant il faut regarder de l’avant. C’est pourquoi le gouvernement a proposé de signer un contrat d’avenir. J’aurais très vite une discussion avec la présidente du conseil régional. Il faut faire en sorte que l’aéroport de Nantes accompagne le formidable développement économique de ce territoire. Pour la protection des populations survolées, je vais regarder le détail des détails. Il faut peser les bénéfices et les risques, comme en matière de santé. »
Les terres de Notre-Dame-des-Landes. « On est en train de régulariser le foncier avec le conseil départemental. Cette régularisation passe par la signature de baux pour sortir des conventions d’occupation précaire. On aura à traiter cette question avec pragmatisme. Cette page est tournée, nous allons restons vigilants jusqu’au bout. Il y aura la même qualité d’écoute. Les engagements pris seront tenus. Mais je ne veux surtout pas confondre vitesse et précipitation. »
Des moyens de police réclamés. « Je sais que c’est une préoccupation locale. En même temps je n’ai pas le sentiment que la région ait été brimée par le passé. Quand on regarde les chiffres, les effectifs ont augmenté. Aujourd’hui, il n’y a pas de date annoncée pour ces renforts d’effectifs. J’ai un rendez-vous prévu avec le directeur de la police nationale le 7 décembre. Mais il n’y a pas que l’Etat. Le rôle des collectivités en matière de sécurité est également important. La vidéosurveillance c’est important. Pour résoudre un certain nombre de dossiers de délinquance, on ne fait rien de mieux. »
La contestation des gilets jaunes. « Je sais que le préfet de Vendée a rencontré directement des gilets jaunes. Je n’ai pas eu le sentiment qu’il soit ressorti avec des idées claires sur les points de revendication. Moi, je trouve que les corps intermédiaires c’est important. Les organisations représentatives ont un rôle. Il faut que nous revenions à un exercice raisonné de la démocratie. Je pense que dans ce mouvement il y a un besoin éperdu de reconnaissance, il y a de la frustration. La frustration ça peut vous amener à faire des bêtises. Il y a la liberté d’aller et venir, on ne peut pas accepter de blocages. L’économie souffre. »
La fermeture de la centrale électrique de Cordemais. « C’est une secousse. Une centrale, ça marque le paysage, c’est une sorte d’emblème de la puissance industrielle. Nous ferons le maximum pour sa reconversion mais l’Etat ne fera pas seul. Il faudra que les collectivités, les partenaires économiques se mettent autour de la table pour trouver les moyens de reconvertir les centaines d’agents de la centrale. Il y a un projet de reconversion qui existe. J’ai cru comprendre que son retour sur investissement n’était pas parfait. François de Rugy donnera plus d’informations sur ces questions. »
L’image de la Loire-Atlantique à l’extérieur. « Vous ne mesurez pas la perplexité admirative devant le développement de cette région. De l’extérieur les gens se disent "comment ils font ?". Ce qui frappe ici c’est la capacité à travailler de manière solidaire, il y a une volonté commune d’avancer. On le voit à Nantes. Il y a ici un réseau de transports qui n’a pas d’équivalent. La Folle Journée, Royal de luxe, c’est extraordinaire. L’image de Nantes c’est ça. Mais comme rien n’est acquis il faut continuer à travailler. Il ne faut jamais poser le sac. »
C’est quoi un bon préfet ? « C’est un homme d’écoute, pragmatique dans la recherche de solutions et ferme dans l’exécution. L’humilité n’est pas non plus inutile. La question est de créer de la valeur. Le service public en détruit puisqu’il vide l’impôt. Donc il faut créer plus de valeur qu’on en détruit. Il faut mettre fin aux doublons. »