Nantes: Les habitudes alimentaires des Nantais à la loupe
CONSOMMATION•Les achats en supermarchés restent largement plébiscités par les Nantais, selon une étude de l’Auran. Même si les pratiques évoluent…Frédéric Brenon
La consommation de masse a encore de beaux jours devant elle mais les pratiques évoluent. C’est ce qui ressort d’une étude sur les habitudes alimentaires des habitants de l’agglomération nantaise, réalisée auprès de 1 500 ménages par l’Agence d’urbanisme de la région nantaise (Auran) à l’occasion du coup d’envoi du Nantes Food Forum.
Premier constat : les achats en moyennes et grandes surfaces restent « largement majoritaires pour l’ensemble des produits frais ». Cela concerne particulièrement le lait (84 %), les yaourts (81 %) et les œufs (70 %), moins la viande rouge (57 %) et le poisson (57 %). Le marché constitue la principale alternative pour l’achat de légumes (40 %) et fruits (39 %). Pour la viande, c’est plutôt le boucher (28 %). Les enseignes spécialisées en bio pèsent seulement 2 % à 8 % des achats. Le hard-discount pèse encore moins.
L’âge et les revenus changent la donne
« L’âge influence la fréquence d’achat de certains produits frais », indique l’étude. Par exemple, 77 % des plus de 60 ans achètent du poisson plusieurs fois par mois alors qu’un jeune de 18-29 ans sur trois n’en achète jamais.
Le revenu modifie les habitudes de manière encore plus spectaculaire. Ainsi, la majorité des ménages gagnant entre 4.000 et 6.000 euros nets par mois dépensent plus de 50 euros d’alimentation par semaine. Mais ils ne sont que 20 % à dépenser autant au sein des ménages ayant des revenus inférieurs à 1.000 euros par mois. Chez ces derniers, le lait, le poisson et, surtout, la viande sont trois aliments nettement moins consommés.
Des intentions et des contradictions
Plus de six familles sur dix « ont le sentiment que leurs habitudes de consommation alimentaires ont évolué ces trois dernières ». Un constat particulièrement valable pour les familles aisées avec enfants. Quelles sont leurs motivations ? « Manger plus sainement » pour 48 % des ménages, « limiter mon impact sur l’environnement » pour 12 %.
Pour autant, des contradictions demeurent. Le fait de cuisiner à la maison est perçu comme « une corvée » par un ménage sur deux. De même, si une tomate locale est choisie dans 31 % des cas, l’apparence va pourtant compter dans 25 % des cas au moment de l’achat. Plus globalement, seuls 16 % des habitants consomment des produits bio tous les jours.