Nantes: La mairie veut inciter les livreurs à passer aux véhicules propres
COMMERCE•La ville élargit les horaires de livraison pour les véhicules fonctionnant aux énergies alternatives. Les véhicules polluants, eux, sont davantage contraintsFrédéric Brenon
L'essentiel
- Les camions de livraison roulant au gasoil sont aujourd’hui ultramajoritaires en centre-ville de Nantes.
- La ville de Nantes a décidé de faciliter l’accès pour les véhicules fonctionnant au gaz, à l’électricité, à l’hydrogène ou à la force des jambes.
Délaisser les camions de livraison de marchandises polluants et bruyants, aujourd’hui ultra-majoritaires, pour investir dans des triporteurs ou véhicules fonctionnant aux énergies alternatives, actuellement très minoritaires. C’est en substance le message lancé aux transporteurs par la mairie de Nantes. Pour parvenir à ses fins, la ville a mis en place une nouvelle réglementation des livraisons en centre-ville.
Un bonus environnemental
Depuis le 1er juin, les « véhicules propres », c’est-à-dire ceux fonctionnant au gaz, à l’électricité, à l’hydrogène ou à la force des mollets, sont autorisés à livrer de 4 h à 23 h, au lieu de l’actuelle plage horaire 7 h30-12h. Pour les autres véhicules, la réglementation reste inchangée.
En septembre 2020, la mairie ira plus loin en mettant fin aux diverses dérogations et en obligeant tous les véhicules polluants à livrer entre 4 h et 11 h 30, y compris ceux effectuant des livraisons aux particuliers, un domaine en « forte expansion » où les déplacements étaient jusqu’à présent tolérés jusqu’à tard dans la soirée. Les véhicules propres pourront, eux, livrer jusqu’à 23h.
« Un modèle économique à trouver »
« L’objectif est d’offrir davantage de possibilités aux plus vertueux et d’inciter les autres à réduire leur empreinte écologique », justifie Thomas Quero, adjoint au maire de Nantes, chargé de la logistique urbaine. C’est aussi une question de bruit et d’encombrement de l’espace public puisque les véhicules propres sont généralement plus petits. » « D’autres maires vont peut-être y venir aussi », abonde Bertrand Affilé, vice-président de Nantes métropole.
« C’est une évolution logique, commente Elisabeth Dartois, chargée de projet pour la Fédération nationale du transport routier. Après, cela représente un investissement, c’est une question sensible. » « La transition ne se fera pas du jour au lendemain. Il y a un modèle économique à trouver », convient Thomas Quero.