MIGRANTSRetour en 8 dates sur une longue année d’expulsions de migrants à Nantes

Migrants à Nantes: Retour en 8 dates sur une longue année d'expulsions

MIGRANTSAlors que le square Daviais est évacué ce jeudi, cette opération n’est pas la première vécue par les migrants…
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Ecole des Beaux-Arts, bâtiment du Tertre, Cap44… Les migrants ont trouvé différents points de chute à Nantes.
  • Depuis novembre 2017, une dizaine d’expulsions ont eu lieu.

L’expulsion des migrants du square Daviais, qui se déroule dans le calme depuis ce jeudi matin à Nantes, s’ajoute à une liste déjà longue, en à peine un an. Si l’issue de cette dernière sera différente (un relogement dans des gymnases sera proposé à tous les occupants), elle sera presque la dixième vécue par ces hommes et ces femmes Retour sur cette longue série.

18 novembre 2017

Alors que plusieurs squats ont été évacués ces derniers mois, les migrants et notamment les jeunes mineurs isolés, de plus en plus nombreux, affluent à Nantes. Le 17 novembre, l'ancienne école des Beaux-Arts, à deux pas de la mairie, est « réquisitionnée » par plusieurs dizaines de personnes. L’occupation dure 24h. La mairie de Nantes ordonne l’expulsion et met, dans la foulée « 10 logements » à disposition.

L'ex école des Beaux Arts de Nantes a été évacuée dimanche après-midi
L'ex école des Beaux Arts de Nantes a été évacuée dimanche après-midi - J. Urbach/ 20 Minutes

20 novembre 2017

Très vite, les occupants trouvent un nouveau point de chute sur le campus universitaire du Tertre. Dans des salles de cours, d’abord, puis au château du Tertre, un bâtiment abritant des services universitaires mais inutilisé dans l’attente de travaux de réhabilitation. Leur installation dure un peu plus longtemps puisque l’université, embarrassée par la situation, finit par déclencher l'évacuation début mars, pendant les vacances scolaires. On parle cette fois d’une centaine de migrants.

8 mars 2018

Au lendemain de cette nouvelle expulsion, cap est mis sur la résidence Brea, une maison de retraite désaffectée de la ville de Nantes (non loin du quai de la Fosse), qui compte une soixantaine de chambres et des équipements sanitaires. Aidés par des associations et des étudiants, les migrants obtiennent rapidement de la mairie qu’elle renonce à demander leur départ. 120 personnes pourront y rester, jusqu’à la fin de la trève hivernale, le 31 mars. Mais très vite, les locaux saturent et des incidents éclatent. La préfecture, qui décompte 500 occupants, décide d’en réglementer les accès et de désengorger petit à petit les lieux.

Installation de migrants dans une maison de retraite désaffectée, le 8 mars 2018 à Nantes.
Installation de migrants dans une maison de retraite désaffectée, le 8 mars 2018 à Nantes.  - S. Salom-Gomis/SIPA

10 juin 2018

En parallèle, certains réfugiés se rassemblent dans le bâtiment Cap 44, près de la carrière Miséry. Neuf jours plus tard, l’évacuation de cet immeuble de bureaux, lui aussi vide, est demandée.

19 juin 2018

Quelques heures plus tard, une nouvelle occupation se déroule dans les bâtiments de la Persagotière, un institut de formation avec un internat pour les personnes atteintes de surdité. Là encore, pour peu de temps, puisqu’une semaine plus tard, une cinquantaine de personnes sont expulsées par les forces de l’ordre.

28 juin 2018

C’est le début du campement du square Daviais, où quelques tentes commencent à s’installer. Ils sont une centaine fin juin, la plupart originaires du Soudan ou d’Erythrée. Un mois plus tard, jugeant les conditions sanitaires trop critiques, la préfecture demande l’évacuation des occupants, évalués à 450. « 147 personnes, les plus vulnérables, ont pu se voir proposer un hébergement à cette occasion », précise alors la mairie de Nantes.

Des migrants et réfugiés évacués du square Daviais sous pression de la police, le 23 juillet 2018.
Des migrants et réfugiés évacués du square Daviais sous pression de la police, le 23 juillet 2018. - Sébastien SALOM GOMIS / AFP

2 août 2018

Nouvelle errance pour les migrants qui se dirigent vers l’ancien lycée Leloup-Bouhier, site alors en travaux en vue de sa transformation en école. Quelque 250 migrants sont évacués le 2 août. Ils reprennent le chemin du square Daviais, où une centaine d’autres migrants s’étaient réinstallés, dès le lendemain de la première évacuation.

20 septembre 2018

Ce jeudi, le square Daviais est une nouvelle fois vidé. Mais cette fois, l’opération doit aboutir à une mise à l’abri des 500 migrants que compte le site, après une audience au tribunal administratif de Nantes. Pour cela, plusieurs gymnases de la ville ont été réquisitionnés, avant la recherche des solutions plus pérennes.