Nantes: L'univers de la biscuiterie LU s'expose dans son musée officiel
PATRIMOINE•Bien des Nantais l'ignorent mais plus de 600 objets de la marque LU sont visibles au château de GoulaineFrédéric Brenon
Il y aura du monde ce mercredi à l’hôtel des ventes Drouot à Paris. L’une des plus importantes collections d’objets relatifs à la célèbre biscuiterie nantaise LU sera en effet mise aux enchères avant d’être très probablement dispersée. Que les fans de la marque se rassurent : dans la région nantaise, une collection volumineuse, méconnue du grand public, est présentée depuis 1999 au musée LU officiel. Elle abrite plus de 600 œuvres au sein du château de Goulaine, à deux kilomètres seulement de l’usine de biscuits, située, elle, à la Haye-Fouassière.
« Ce patrimoine appartient aujourd’hui au groupe Mondelez, propriétaire de LU. Il a été accumulé pendant des décennies par la famille Lefèvre-Utile avant d’être prêté au château de Goulaine afin de le rendre accessible à un large public », explique Claire, guide du musée.
Des affiches publicitaires de plus d’un siècle
On y découvre ainsi du mobilier, des accessoires, de la vaisselle, des éléments de décor de l’ancienne boutique LU de la rue Boileau. On y voit aussi de nombreux tableaux contemporains inspirés par l’univers LU, des photos de personnalités (Fernandel, le mime Marceau).
Mais, surtout, le visiteur s’aperçoit de la diversité des illustrations publicitaires, en particulier celles de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Parfois signés d’artistes réputés pour l’époque (Mucha, Bouisset, Luigi…), les affiches, cartes, calendriers ou étiquettes présentés témoignent de la créativité de Louis-Lefèvre-Utile, fils des fondateurs de la biscuiterie et grand artisan du développement de la marque.
Le Petit-Beurre, le Petit écolier…
Tour à tour, ces éléments publicitaires racontent la naissance du Petit-Beurre (1886), la création du personnage du Petit écolier (1886), la mise en avant des figures de la jeune femme, de la famille, de la Bretonne, le recours aux célébrités (Sarah Bernhardt, Alphonse Allais, Anatole France…).
« On ne se rend pas compte de la beauté des publicités à cette époque. C’était parfois de vraies œuvres d’art », s’étonne Frédérique, une visiteuse. « C’est assez émouvant. Certaines affiches me rappellent des images et slogans de mon enfance, quand la biscuiterie était encore installée quai Baco à Nantes », constate Bernard.
Ouverts les week-ends et jours fériés jusqu’au 11 novembre, le château de Goulaine et le musée LU (ticket unique pour les deux visites) reçoivent en moyenne 17.000 visiteurs par an.