BLOCAGESAprès une année mouvementée, l'université de Nantes veut tourner la page

Nantes: Après une année mouvementée, comment le président de l'université veut tourner la page

BLOCAGESLa rentrée universitaire est placée «sous le signe de la sérénité», annonce le président de l'établissement, Olivier Laboux...
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Bâtiments occupés par des migrants, blocages, annulation des examens… L’année 2017-2018 a été compliquée à l’université de Nantes
  • En cette rentrée, près d’un million d’euros de travaux vont être engagés, et le « lien social » va être renforcé, promet le président Olivier Laboux

«Une rentrée sous le signe de la sérénité ». Ce lundi, alors que les étudiants reprennent peu à peu le chemin de l’université sous un soleil radieux, son président semble lui aussi bien reposé. Après une année scolaire plus que mouvementée, où il s’est retrouvé à plusieurs reprises dans une position délicate, Olivier Laboux affiche ce lundi une mine détendue. « Le semestre passé a été très difficile, nous avons été tous très fatigués, admet celui qui dirige l’université depuis six ans. Cette année, on ne revivra pas ce que l’on a vécu l’an passé. »

Il faut dire que l’année 2017-2018 restera comme l’une des périodes les plus compliquées que l’établissement a connues. Dès la fin du mois de novembre, l’université s’est retrouvée confrontée à la crise migratoire, avec l’occupation de plusieurs de ses bâtiments du campus Tertre par de jeunes migrants. Après une première expulsion au mois de mars, c’est la mobilisation contre la réforme de l’université, avec un blocage illimité, qui a fortement perturbé le déroulement des cours, au rythme des AG et des fermetures administratives.

En mai, juste après une deuxième expulsion des migrants du bâtiment Censive, la présidence a tant bien que mal voulu organiser des examens délocalisés. Au vu du climat pesant des premiers jours d’épreuves, celles-ci se sont finalement déroulées à distance, et à la hâte…

Le président de l'université de Nantes, Olivier Laboux
Le président de l'université de Nantes, Olivier Laboux - J. Urbach/ 20 Minutes

Près d’un million d’euros de dégâts

Pour passer à autre chose, et effacer les stigmates, le président vient d’engager de gros travaux de rénovation, pour un montant de près d’un million d’euros financés par le ministère. « 383.500 euros seront consacrés à la remise en état des locaux et des systèmes de sécurité incendie, ou ascenseurs, détaille Olivier Laboux. Environ 245.000 euros seront destinés au nettoyage des tags et des encombrants. Les frais de gardiennage et de sécurisation ont atteint 220.000 euros. »

Sur le plan de la gouvernance, le président s’est promis de renforcer le lien social. « Je vais favoriser le dialogue en interne et en externe, promet Olivier Laboux. Il y a eu des fractures au sein de l’établissement, entre les sciences humaines et le reste, mais aussi entre diverses catégories de personnels. » « Les fois où j’ai demandé le recours aux forces de l'ordre ont été les décisions les plus difficiles que j’ai eues à prendre. Mais elles ont été forcées car je le répète, l’université doit rester un lieu ouvert. En cas de nouvelle occupation, je saurais rester ferme. »

Evénements culturels

En cette rentrée des étudiants, le paquet va aussi être mis sur « les événements culturels », avec une « rentrée chaleureuse », promet-on. « Nous voulons montrer une image accueillante, assure Emmanuelle Bousquet, vice-présidente en charge de la culture. Quand on vit des moments critiques, la culture a un rôle indispensable. Elle crée un écosystème favorable à la réussite ».

Quelque 37.000 étudiants sont inscrits cette année à l’université de Nantes. Parmi eux, 7.620 nouveaux arrivants, un chiffre similaire à l’an dernier.

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