Nantes: Le numérique, une spécialité locale, qui booste vraiment l'emploi
ECONOMIE•La filière numérique s’affirme depuis dix ans comme l’un des principaux moteurs de l’emploi…Frédéric Brenon
L'essentiel
- Le numérique représente près de 23.500 emplois salariés privés, répartis dans plus de 2.000 entreprises, dans la métropole nantaise.
- La qualité de vie, la diversité des acteurs, le volume de formations et l’esprit collectif nantais sont avancés comme éléments d’explication à ce dynamisme.
On entend souvent dire que nouvelles technologies et emplois ne font pas bon ménage. Pourtant, s’il est vrai que le développement du numérique bouleverse un certain nombre de professions, il s’affirme aussi comme un moteur de la création d’emplois locaux, démontre une étude de l’agence d’urbanisme de la région nantaise (Auran), alors que débute ce jeudi la 5e Digital week, événement mettant à l’honneur « toutes les cultures numériques ».
En 10 ans, les emplois du secteur numérique (informatique, télécoms, édition de logiciels, e-commerce) ont en effet augmenté de plus de 56 % dans la métropole nantaise pour se porter à près de 23.500 emplois salariés privés, soit 8,6 % du total des emplois tous secteurs confondus.
En avance sur les objectifs
La comparaison au reste de la France (3 % du total des emplois en moyenne) confirme qu’il s’agit bien d’une spécialité nantaise, même si d’autres métropoles brillent aussi dans le domaine (Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lille…). Boostés par la Cité des ducs, les Pays de la Loire sont d’ailleurs la région connaissant la plus forte croissance française dans le numérique, hors Ile-de-France, selon l’Insee.
La tendance s’est amplifiée depuis les élections municipales 2014 et le lancement de la démarche « Nantes Tech » en faveur des start-up : plus de 5.722 emplois locaux ont été créés dans la filière numérique, dépassant déjà l’objectif de 5.000 fixé par Nantes métropole sur l’ensemble du mandat (2014-2020).
Les entreprises sont ainsi plus de 2.125 à opérer dans le secteur. Un nombre qui a plus que doublé en 10 ans. Les représentants les plus connus s’appellent aujourd’hui Accenture, Sopra Steria, Sigma, Iadvize, Lengow, Akeneo, Capgemini, Orange…
Les raisons du succès
Mais pourquoi le numérique se montre-il aussi dynamique à Nantes ? « Déjà, on bénéficiait d’un socle d’emplois informatiques assez développé, analyse Francky Trichet, adjoint au maire de Nantes, chargé du numérique. Ensuite, on a une diversité d’acteurs [sociétés de services, PME, start-up…] qui permet de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. On a aussi la chance d’avoir une qualité de vie qui attire les salariés et les compétences. De nombreuses formations [1.200 diplômés par an]. Et puis, il y a un état d’esprit. Les acteurs se connaissent tous et collaborent. Il y a un côté générationnel, on peut parler d’une famille. »
Le dynamisme nantais s’appuie également sur des accélérateurs de croissance (La Cantine, Hub Créatic) et de nombreux événements lesquels « rythment la vie d’un écosystème ».