FC Nantes: Pour la section féminine, jusqu'ici tout va (très) bien, mais...
FOOTBALL•Les seniors du FCN, promues en Régionale 1, visent dès cette saison la montée en Division 2…David Phelippeau
L'essentiel
- L’équipe senior filles du FC Nantes, promue en Régionale 1 la saison dernière, a pour objectif de monter en D2.
- Un recrutement de qualité a été effectué pour y parvenir.
- A la Jonelière, la section féminine se sent cependant à l’étroit, ce qui pourrait à très court terme poser des soucis au club dans son ensemble.
Une trajectoire (presque) rectiligne. Créée en 2014, l’équipe senior féminine du FCN a connu trois montées en quatre ans et a accédé à l’issue de la saison dernière à la Régionale 1, soit la 3e division du football français. À part un petit accro il y a deux ans, liée à l’interdiction de monter en régional à cause d’une infraction au statut de l’arbitrage, les Canaris version femme poursuivent leur ascension à un rythme d’enfer. Ce qui n’est pas sans poser quelques soucis au sein du club.
Une montée en L2 en fin de saison prochaine ?
« On continue notre avancée dans notre projet de rejoindre l’élite du foot féminin, estime Jacky Soulard, président de l’association FCN. Notre objectif, c’est de rallier la D2 dans un premier temps, c’est une marche importante à franchir, mais je pense qu’on a fait du bon travail à l’intersaison pour pouvoir renforcer cette équipe. » Et la Ligue 1, sous quelle échéance ? « Lorsqu’on a créé cette section [2012], le président Kita avait déclaré vouloir jouer au niveau National, explique Michel Valin, secrétaire général de l’asso. La D2 serait un premier pas vers ça. Mais, si on arrive en D2, connaissant le président Kita, son objectif sera d’aller en D1 ensuite. »
Un recrutement de joueuses d’expérience
Les filles ont battu les garçons ! Alors que Miguel Cardoso a recruté huit nouveaux éléments, ce ne sont pas moins de 11 joueuses qui ont rejoint la Jonelière et le groupe de Tanguy Fétiveau, le coach des filles. Parmi cette dizaine de recrues, plusieurs renforts de poids. Tout d’abord : Claire Guillard, attaquante de 32 ans, qui a évolué 15 saisons en D1 et D2 pour 123 buts notamment au sein du club voisin de la Roche-sur-Yon (Division 2). Autre renfort d’expérience : Marine Pervier, une milieu de terrain de 28 ans, en provenance de Guingamp (D1). Enfin, deux autres joueuses, tout droit venues de Bretagne : Anaïs Messager (défenseur de Lorient en D2) et Mélodie Carré (gardien de but de Brest en D2).
Les conditions de travail, « la vraie épine dans le pied »
La section féminine (120 licenciées) ne cesse de grossir depuis sa création en 2012. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes à la Jonelière. « On doit trouver des solutions pour travailler dans de bonnes conditions, regrette Jacky Soulard. C’est une petite épine dans le pied qu’on va devoir enlever rapidement pour trouver un bon fonctionnement. » Manque de terrains, de vestiaires, de salles de musculation etc. On se marche sur les crampons à la Jonelière et ça crée certaines tensions entre les différentes sections. D’autant que la section féminine a refusé d’élire domicile sur le site de la Roseraie.
« On souhaitait rester à la Jonelière pour garder une unité, répond Jacky Soulard. C’était par ailleurs un projet de 3-4 millions d'euros sur un terrain qui ne nous aurait pas appartenu. Il y a des terrains à la Jonelière, maintenant, il faut une volonté des uns et des autres de bien vouloir pousser un peu les murs pour construire quelque chose de cohérent… » La mairie (propriétaire de la Jonelière), Nantes Métropole et les Bâtiments de France (le site de la Jonelière est protégé) ont le dossier entre les mains.
Une rétrogradation du centre en vue ?
Ecole de foot, section féminine, groupe pro, centre de formation… Il y a embouteillage à la Jonelière. En janvier, la Direction technique nationale a délivré un sursis au FCN. Le club a été sommé de trouver une solution pour l’école de football (110 joueurs) et les féminines (120 joueuses). Le cahier des charges oblige en effet les clubs à dédier un terrain exclusivement à la formation. Une obligation pas vraiment respectée par le FCN. « Si on n’apporte pas la garantie que des travaux vont être faits, on va être déclassé, poursuit Jacky Soulard. Dans les six mois, il faut proposer des projets à la Fédération… »
Sinon, le centre de formation pourrait passer de catégorie 1 à catégorie 2, avec une cascade de conséquences fâcheuses pour le FCN (nombre de contrats en moins, indemnités de formation moins élevées etc.).