Nantes: Nouveaux quartiers, Yellopark… Ils se mobilisent contre les gros projets urbains
SOCIETE•A l'appel de plusieurs collectifs, une randonnée à vélo était organisée ce dimanche afin de dénoncer divers projets nantais...Julie Urbach
L'essentiel
- Une centaine de cyclistes ont participé à la première édition de la Blad, une «balade des lieux à défendre».
- Quartier des Gohards, Yellopark, carrière Misery... cette boucle de 15 km visait à dénoncer différents projets actuellement menés dans la métropole.
«Il faut que l’on continue à jardiner sur ces terres. On ne veut pas assister à la bétonisation de 50 hectares » Ce matin, il y a du monde au jardin des ronces, à Nantes. Ce terrain du quartier du Vieux-Doulon, transformé en potager autogéré par un collectif d’habitants, est depuis quatre ans le lieu de rencontre des opposants au projet de la ZAC des Gohards, où doivent se construire près de 3.000 logements.
Ce dimanche, le site est surtout le point de départ d’une randonnée à vélo peu banale. Une centaine de cyclistes ont répondu présent pour la première édition de la Blad, comme balade des lieux à défendre. Car ce futur nouveau quartier n’est pas le seul projet controversé à Nantes. Aux quatre coins de l'agglomération, des collectifs commencent à faire entendre leur voix. « Au nom de la métropolisation et de l’attractivité, la mairie vote des projets toujours plus énormes, s’indigne Luce, 57 ans, de la commune de Chantenay. Nantes sature, les prix montent, les lieux de vie disparaissent. Nous ne partageons pas cette vision de la ville. »
La méthode dénoncée
Square Daviais, chaufferie de Trentemoult, CHU, square Fleuriot, carrière Misery… Le parcours, d’une quinzaine de kilomètres, visait à visiter (et dénoncer) une dizaine de sites voués à se transformer. Avec une première étape devant le stade de la Beaujoire, où doit prendre place le projet YelloPark. « J’habite ici dans une petite maison, ce n’est pas pour me retrouver coincé entre tous ces immeubles gigantesques que l’on nous promet, estime Daniel, venu lui aussi à vélo. Quant au stade, je suis sûr qu’on peut l’aménager. Le démolir et en reconstruire un pour quelques places de plus, c’est complètement illogique et inutile. »
« Densité de population », « priorité à la rentabilité », « dépense d’argent public », « risque de gentrification »…, les opposants voient beaucoup de points communs dans ces projets, dont ils dénoncent aussi la méthode. « Malgré ce que prône la mairie, l’avis des habitants n’est pas pris en compte, estime Marie, 33 ans. Les concertations, c’est obligatoire, mais on sait très bien que tout est déjà décidé à l’avance… » « L’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes a montré que si la mobilisation était structurée, et avec un vrai argumentaire, il est possible de gagner, rappelle Luce. Cette action symbolique est une première étape. »