INTERVIEW«On ne pensait pas afficher un tel niveau...», avoue Gaël Pelletier

HBC Nantes: «On ne pensait pas afficher un tel niveau...», avoue Pelletier sur le parcours du «H» en Ligue des champions

INTERVIEWLes Nantais affrontent les Biélorusses de Brest, samedi, en 8e de finale de la compétition, après un parcours en poule très surprenant...
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Le HBCN joue en 8e de finale aller en Biélorussie samedi contre Brest.
  • Objectif : quart de finale pour le président du HBC Nantes Gaël Pelletier.

Ça passe cette fois-ci ? Comme la saison dernière, le HBC Nantes joue les 8es de finale de la Ligue des champions. Contre le PSG en 2017, les Nantais avaient chuté à ce stade de l'épreuve. Ce week-end, les hommes de Thierry Anti affrontent les Biélorusses de Meshkov Brest en match aller à l’autre bout de l’Europe. Le retour aura le dimanche 1er avril à la Trocardière. Gaël Pelletier, le président, espère au moins atteindre les quarts de finale. La rencontre de samedi s’avère déjà décisive…

Vous avez fini 3e de la poule haute de la Ligue des champions. Comment jugez-vous ce parcours initial ?

On a fait figure de très bon élève. On ne pensait pas faire ça. Quand le tirage tombe, on se demandait plutôt quelles étaient les deux équipes qu’on allait pouvoir mettre derrière nous de manière à se qualifier pour les 8es. On a fini 3e à égalité de points avec Barcelone et à 1 point du Vardar, champion d’Europe. On a battu Barcelone, qui était au Final Four la saison dernière, et le Vardar, champion d’Europe. On a fait deux matchs nuls contre le champion d’Allemagne [Rhein Neckar]. Si on avait dit ça au début de la compétition, vous auriez dit qu’on avait beaucoup de prétentions… et vous auriez eu raison. On ne pensait pas être capable d’afficher un tel niveau. C’est un parcours inattendu et amplement mérité.

Le HBCN est-il désormais une place forte du hand en Europe ?

La notoriété du HBCN continue à grandir. Quand tu es en Ligue des champions poule haute, tu as un éclairage encore plus fort. Aujourd’hui, on regarde tout le monde les yeux dans les yeux. Mais, pour devenir une place forte du hand en Europe, il faut inscrire ça dans la continuité. Il faut continuer à grandir et ça passe par gravir une marche cette saison en Ligue des champions, c’est-à-dire aller en quart de finale.

Brest, c’est tirage assez jouable pour le HBCN ?

Jouable oui. Maintenant, cette formation joue bien au ballon. C’est une équipe qui a battu le PSG [29-28]. Il ne va pas falloir prendre la foudre chez eux. Il ne faudrait pas perdre toute chance de qualification à l’issue du match aller. Après, ça peut être un avantage de jouer le retour devant notre public.

Honnêtement, ça ne serait pas une déception de ne pas aller au Final Four après ce parcours en poule haute ?

Si on passe le 8e de finale, c’est Veszprem en quart -si la logique est respectée - avec un match retour en Hongrie. Ce club a beaucoup plus l’habitude de gérer deux rencontres [aller et retour] pour se qualifier. Il y a peut-être un apprentissage qu’il nous faudra faire. On apprend vite, mais pour apprendre il faut y être confronté. Mais, déjà allons en quart.

Nicolas Tournat dans deux ans rejoindra Kielce, Lagarde est en contacts avec le PSG et Rhein Neckar. N’est-ce pas difficile de se faire attaquer par des clubs plus riches ?

C’est la reconnaissance d’un bon travail. On va intégrer à l’équipe de France notre 3e joueur issu de notre formation [Pechmalbec après Lagarde et Tournat]. Là, où avant, il n’y en avait jamais eu au HBCN. C’est le résultat d’un très bon travail. Mais, le corollaire de ça c’est que quand tu as des jeunes très performants, ils sont vite chassés par des très gros clubs. Et ces derniers ont le plus souvent une plus grande puissance économique.

La solution, c’est quoi ?

Maintenant qu’on sait former, notre travail est de développer nos capacités financières de manière à pouvoir à lutter - peut-être pas à armes égales avec certains clubs qui ont des budgets prequ'illimités -, et d’avoir les moyens de créer des conditions financières pour que ces joueurs-là restent chez nous.

Pour Nicolas Tournat, vous n’avez pas pu rivaliser [il rejoindra libre le club polonais de Kielce normalement en 2020] ?

Pour rivaliser, il aurait fallu que la question nous soit posée. Il aurait fallu qu’on nous dise : il y a une offre, pouvez-vous la concurrencer ou non ? Après, Nicolas avait l’envie d’avoir une expérience à l’étranger. Il a estimé que c’était le bon moment pour lui [dans deux ans].