SOCIALA Nantes, les migrants de l'université expulsés tôt ce matin

Nantes: Les migrants du campus du Tertre expulsés tôt ce matin

SOCIALLes forces de l'ordre ont évacué vers 7h plus d'une centaine de personnes...
J.U et F.B.

J.U et F.B.

L'essentiel

  • A la demande du président de l'université, la police est intervenue mercredi mati sur le campus du Tertre.
  • Plus d'une centaine de personnes, dont une majorité de migrants, ont été expulsés du bâtiment Censive et du château du Tertre.

La plupart étaient installées là depuis mi-novembre. Plus d’une centaine de personnes, dont une majorité de migrants, ont été expulsées ce mercredi matin des locaux universitaires qu’elles occupaient sur le campus du Tertre. Vers 7h, plusieurs dizaines de CRS ont investi le sous-sol du bâtiment de la Censive, puis le château du Tertre, pour y déloger les occupants.

L’évacuation s’est faite dans un calme relatif à la Censive. Celle du château s’est heurtée à une opposition plus vive d’étudiants et militants soutenant les migrants. L’un d’entre eux est monté sur le toit du bâtiment, demandant l'intervention d'un négociateur. Un rassemblement s’est formé à quelques mètres de là.

« Je ne sais pas où aller maintenant »

Profitant d’un campus quasi désert en raison des vacances scolaires, les forces de l’ordre sont toujours présentes en nombre. Les migrants ont rassemblé leurs affaires sur un parking et attendent, un peu sonnés, l’évolution de la situation.

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« Plusieurs d’entre nous avons laissé des objets personnels dans le bâtiment. Moi j’ai oublié une paire de chaussures et un chargeur de téléphone », raconte Franklin, 31 ans. « Les associations nous aidaient. On était à l’abri du froid. Je ne sais pas où aller maintenant », confie cet exilé du Tchad. Quelques enseignants et personnels universitaires ayant assisté à l'expulsion ont exprimé leur « dégoût », alors que des miliants commençaient à chercher des solutions temporaires, «dans des lieux autogérés ou chez des hébergeurs solidaires».

«Ils ne gênaient personne, une vraie solidarité s'était organisée, on passait du temps ensemble, assurent Jessica et Léa, deux étudiantes. C'est vraiment dégueulasse de faire ça alors que la trêve hivernale est toujours en vigueur.»

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Les dégradations de fin février ont été le tournant

Après avoir longtemps toléré, malgré lui, l'occupation des locaux, le président de l'université de Nantes avait redemandé, le 15 février, leur évacuation à la suite de dégradations et tentatives de blocus commises par des opposants au projet de loi relatif à l'orientation des étudiants.

Les migrants ne participaient pas à ces actions mais la confiance envers certains de leurs soutiens, qualifiés de « branche radicale » par Olivier Laboux, était rompue. « La situation ne pouvait être que transitoire. Nous demandons à Mme la préfète de trouver une solution acceptable pour ces migrants », avait alors justifié le président de l'université. «La situation était trop dégradée et j’ai pris mes responsabilités, explique-t-il ce mardi dans un communiqué. Je souhaite que les acteurs compétents puissent assumer les leurs et agir.»