Nantes: Ces commerçants déçus par le marché de Noël
ECONOMIE•Un grand nombre de locataires de chalets déplorent une fréquentation en baisse et un chiffre d’affaires en berne…Frédéric Brenon
Ouvert depuis le 24 novembre, le marché de Noël de Nantes entame son dernier week-end. Deux jours « très très attendus » par de nombreux locataires de chalets pour qui l’événement n’a pas atteint ses promesses. Loin de là. Pour Camille, vendeuse de boules lumineuses, c’est « déjà trop tard ». « C’est nettement moins bien que ce qu’on espérait, regrette-elle. La fréquentation n’est pas au rendez-vous, hormis le week-end. Pour le moral, c’est dur. » « On doit être entre 30 % et 40 % en dessous de l’an passé, évalue Stéphane, vendeur de bijoux, présent depuis 17 ans à Nantes. Je vais me dégager un salaire de misère. Je trouve qu’il y a beaucoup moins de passage. »
« Je ne sais même pas si je vais gagner d’argent »
« Oui c’est décevant », estime Fabienne, place Royale, qui prévoit des « bénéfices réduits » par rapport à l’an passé. « Ça avait bien démarré mais les achats de dernière minute, on ne les voit pas trop, estime Stéphane vendeur de plaques décoratives. Je vais être tout juste bénéficiaire. » « C’est souvent vide. Je m’attendais à autre chose », confirme Antoine, viticulteur originaire du Layon, pour qui c’était « une première à Nantes ». « Quand on enlève les frais, je ne sais même pas si je vais gagner d’argent », confie-t-il.
Parmi les raisons avancées pour justifier cette érosion des ventes : le mauvais temps « qui nous a bien plombés certains jours », un calendrier exceptionnel car « sans vacances scolaires avant Noël », un marché de Noël plus court de quatre jours, la concurrence de « plus en plus forte » d’Internet et des ventes privées…
« A part une fanfare, il n’y a rien »
Et puis le manque d’animations, un « point noir » qui semble faire l’unanimité. « On ne ressent pas trop l’ambiance de Noël, considère Stéphane. Peut-être que les gens se lassent. » « Il n’y a pas grand-chose, même en décoration. Ce n’est pas très attrayant », juge Véronique, gérante d’un chalet de pain d’épices. « La magie de Noël, ça se crée, suggère Camille. Et là à part une fanfare, il n’y a rien. Il n’y a pas les yeux qui pétillent. La marchandise ne suffit pas à attirer la clientèle. Un marché, il faut savoir le remettre en question. » Des critiques d’autant plus vives que les tarifs des chalets (de 5.500 euros à environ 7.000 euros) ont augmenté en 2017, selon les commerçants.
Notons toutefois que tous ne sont pas aussi dépités. Les vendeurs de produits alimentaires, en particulier, se déclarent satisfaits de leur marché. « Ça dépend aussi de la qualité des produits et du travail fourni, lâche l’un d’entre eux. Certains n’ouvrent qu’à 10h30 et vont pleurnicher ensuite. »
Sollicitée, la société d’organisation du marché de Noël, 2A Organisation, n’a pu être jointe.