Nantes: Chez Stations Services, on revend les matériaux délaissés des entreprises
ECONOMIE•La recyclerie rezéenne a collecté plus de 400 tonnes depuis deux ans...Frédéric Brenon
L'essentiel
- Les articles sont revendus entre 30% et 60% que neufs dans le commerce.
- L'association a doublé son chiffre d’affaires entre 2016 et 2017.
De la peinture, de l’outillage, du tissu, des appareils électriques, de la laine du verre, du skaï, du bois… On trouve un peu de tout chez Stations Services à Rezé. Trente tonnes de matériaux et objets divers sont présentées sur les étals du magasin-entrepôt. Particularité : tous sont des déchets d’entreprises, destinés à la benne, récupérés puis revendus au grand public à prix cassés. Entre 30 % et 60 % moins cher que des articles neufs dans le commerce.
Pour les particuliers et professionnels
Ouverte depuis l’été 2015, la recyclerie a déjà collecté 400 tonnes auprès de 80 entreprises. « Ce sont des chutes de production, des matériaux dont elles ont besoin de se débarrasser lorsqu’elles investissent ou déménagent, explique Philippe Comtesse, président de l’association. On vient les voir ponctuellement, pour certaines c’est régulier. L’intérêt pour elles est écologique, bien sûr, mais aussi économique : faire appel à nous revient moins cher que d’appeler un prestataire d’enlèvement et de gestion des déchets. »
Et ça marche. Aidé par le bouche-à-oreille, Stations Services reçoit de plus en plus de clients. « Des particuliers qui recherchent un bon plan ou aiment bien bricoler. Des professionnels créatifs comme des designers, scénographes, artistes. Des gens qui sont vraiment dans le besoin aussi », raconte Philippe Comtesse. « J’ai déjà trouvé un banc pour le jardin, du lino pour mon garage, des tréteaux et une planche pour me faire un bureau. Les prix sont vraiment très intéressants. Là, je cherche des articles de mercerie », raconte Leila, une habituée.
Des embauches en 2018
L’association, qui emploie six salariés à mi-temps, a doublé son chiffre d’affaires entre 2016 et 2017 (92.000 euros annuels). Elle prévoit d’embaucher deux ou trois personnes en 2018. « Les entreprises nous sollicitent de plus en plus, indique Philippe Comtesse. On s’est professionnalisé également. Le potentiel de développement est encore grand. Il y a tellement de déchets qui peuvent avoir une seconde vie. »