SOCIETELes exploitants du Hangar à bananes en ont marre d'être «stigmatisés»

Nantes: Les exploitants du Hangar à bananes en ont marre d'être «stigmatisés»

SOCIETELes commerçants sont agacés par l'image négative du Hangar depuis un mois...
Le Hangar à bananes, quai des Antilles, à Nantes.
Le Hangar à bananes, quai des Antilles, à Nantes. - F.Brenon/20Minutes
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

Depuis la noyade d’un étudiant il y a un mois, ils ont « les oreilles qui sifflent ». Dans les médias, sur les réseaux sociaux, les gérants et salariés de la quinzaine de commerces du Hangar à bananes se sentent « stigmatisés » par l’évocation des problématiques de sécurité autour du site. Vendredi, la mairie a annoncé une série de mesures (éclairage, bouées…) et a dénoncé, une nouvelle fois, la « consommation excessive d’alcool » au Hangar. « On ne parle de nous que négativement. C’est pénible et injuste. On organise des événements, on essaie de faire venir des Djs pointus. On est un lieu de culture avant tout », se défend le responsable artistique d’un bar.

« Chacun doit balayer devant sa porte »

« Attention aux amalgames, insiste Jean-Marie Nex, promoteur du Hangar et gérant du Théâtre 100 noms et du bar Le Baroque. Le Hangar, déjà, c’est une diversité d’activités. Il n’y a pas que des bars et discothèques. Il y a une galerie, un théâtre, un salon d’affaires, des restaurants… Et puis nous ne sommes pas seuls dans ce quartier. Le Floride n’est pas loin. La Cantine, juste à côté, est aussi un lieu d’alcoolisation, avec moins de personnel. La sécurité, c’est l’affaire de tous. Chacun doit balayer devant sa porte. »

« On ne ménage pas nos efforts pour la sécurité de nos établissements, poursuit un programmateur artistique. On n’est pas responsable de ce qui se passe sur la voie publique. Surtout que la plupart des problèmes n’ont pas lieu sur le site. Il y a une bande qui détrousse les gens, la nuit, du côté de l’éléphant, ça n’a rien à voir avec nos établissements. »

« On fait extrêmement attention »

Un salarié dénonce une « hypocrisie collective ». « Le Hangar est ouvert depuis 10 ans, ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on dit à la mairie qu’il faut renforcer l’éclairage. Pourquoi bouge-t-elle seulement maintenant ? Les gens sont bien contents que tous ces jeunes ne fassent pas la fête en centre-ville ». « Oui, il y a des clients qui consomment de l’alcool dans un bar, ironise un autre. Oui, quand on réunit autant de monde au bord d’un fleuve il y a un risque. Mais on fait extrêmement attention. »

Les commerçants, qui emploient déjà chacun au moins deux vigiles, ont décidé de recruter trois agents de sécurité pour sécuriser le secteur allant de la grue Titan jaune aux Nefs la nuit, le week-end. Une démarche qui vise à « rassurer » la clientèle et à restaurer l’image. Selon Jean-Marie Nex, la fréquentation serait en baisse depuis au moins un mois.