VIDEO. FC Nantes: «Quand j'arrive au FCN, le coach ne sait pas qui je suis!», raconte Damien Mayenga
INTERVIEW•L’attaquant de Bergerac (National 2), qui jouera en Coupe de France à La Chapelle-sur-Erdre (DSR) ce dimanche (15 h), évoque son court passage au FCN en 2012…David Phelippeau
L'essentiel
- Damien Mayenga (29 ans) évolue désormais à Bergerac (National 2).
- L’ancien attaquant des Canaris (s’il est dans le groupe) doit affronter La Chapelle-sur-Erdre (DSR) en Coupe de France ce dimanche (15 h).
- Damien Mayenga garde un souvenir mitigé du FC Nantes.
Il a goûté à son rêve pendant six mois. Six tout petits mois. De juillet à décembre 2012. Damien Mayenga (29 ans), attaquant de Bergerac (National 2) qui affronte La Chapelle-sur-Erdre (DSR) ce dimanche (15 h) en Coupe de France, garde un souvenir un poil amer de sa courte aventure au FC Nantes.
Pour 20 Minutes, il raconte l’envers du décor et les raisons de son départ (retour) à Luçon en janvier 2013.
Quand tu veux pour signer ! « J’étais à Luçon en CFA. Les premiers contacts avec le FCN remontent à janvier 2012. Ce sont Bruno Cheyrou et Martial Desbordes qui m’ont repéré. Landry Chauvin [coach de l’époque] m’avait appelé. Il m’avait expliqué comment il voulait m’utiliser… J’ai signé un protocole d’accord. J’avais vraiment l’impression que le club me voulait et que l’entraîneur comptait sur moi. Je ne pouvais pas refuser cette proposition. On me proposait de signer pro, c’était le rêve de toute une vie. J’allais pourtant toucher moins d’argent qu’à Luçon en amateur. J’ai donc signé deux ans à Nantes en juin 2012. J’avais 24 ans. »
Mais, t’es qui toi ? « En fin de saison 2011-2012, j’apprends - alors que je suis toujours joueur de Luçon - que Landry Chauvin est viré. Je panique un peu. J’appelle Franck Kita, directeur général délégué, qui me rassure : "Ne t’inquiète pas, on veut faire un coup à la Raspentino avec toi !" Quand j’arrive au club, je comprends que le nouveau coach [Michel Der Zakarian] ne sait pas qui je suis. Ça me choque. Je suis quand même resté pendant six mois en pro. J’ai fait le stage à Annecy. J’ai joué 9 minutes en L2, un match de Coupe de la Ligue et quelques bancs. »
Il faut partir maintenant ! « Au bout de six mois, le discours vendu six mois avant est tout autre. Un soir, Franck Kita m’appelle et me dit qu’il souhaite me prêter en National. Il fallait faire de la place pour des attaquants qui allaient arriver. Il me dit qu’il y avait même des contacts. Je ne comprenais pas trop car mon téléphone ne sonnait pas et je n’avais pas d’agent. Je demande à Franck Kita un temps de réflexion. Le lendemain, dans le vestiaire, le coach présente Fernando Aristeguieta qui vient d’arriver. Et après, il dit : "J’ai une autre nouvelle à vous annoncer, Damien a décidé de nous quitter. Il préfère repartir dans un club hiérarchiquement inférieur". Quelques minutes plus tard, Pancrate, Riou et Bessat m’ont demandé pourquoi j’avais décidé de partir. Et je leur ai répondu que je n’avais absolument pas décidé de quitter Nantes. »
Il faut (vraiment) partir maintenant ! « Franck Kita m’a alors appelé tous les jours. C’était presque du harcèlement. Il m’a dit : "Si tu restes ici, tu ne joueras ni en réserve, ni en pro. Et on va t’oublier, tu vas te sortir du circuit." J’étais blessé à cette période. Je ne voyais pas le bout du tunnel, mais je ne voulais pas quitter le monde pro. Ce que je vivais, de nombreux gamins auraient rêvé de le vivre. J’ai tenu bon pendant une dizaine de jours. Puis, j’ai préféré résilier et retourner à Luçon. Peu de temps après, le FC Nantes a été condamné par l’UEFA dans l’affaire Bangoura à ne plus recruter pendant deux ans. Le club a alors prolongé beaucoup de joueurs. Je me dis à ce moment-là que si j’avais patienté… J’estime que l’histoire aurait pu être différente. J’aurais aimé réussir et même pu réussir dans le monde pro, mais ce dernier véhicule des valeurs qui ne sont pas les miennes. Aujourd’hui, je suis épanoui dans le foot [à Bergerac, après Luçon et Moulins et Roye-Noyon] et dans ma vie de tous les jours [il a un petit garçon de 14 mois]. Je n’en veux à personne, je n’ai aucun sentiment de revanche. »