Nantes: Etudiant en médecine, il raconte son stage au CHU dans des tableaux tout en couleurs
JOLI•Pierre Guéroult, 23 ans, expose ses étonnantes toiles dans le hall du CHU de Nantes…Julie Urbach
L'essentiel
- Cet été, Pierre Guéroult a réalisé son stage de 6e année de médecine au sein du service de chirurgie thoracique du CHU de Nantes.
- Une expérience que l’étudiant, peintre autodidacte, raconte en huit tableaux.
Quand il ne porte pas sa blouse de futur médecin, c’est celle du peintre qui l’habille. Depuis mardi et pour un mois et demi, Pierre Guéroult n’a plus vraiment à choisir. Cet étudiant nantais de 23 ans présente sa première expo, visible en plein milieu du hall du CHU de Nantes (bâtiment Jean-Monnet, puis à Laennec jusqu’au 1er décembre, entrée libre). Un lieu peu banal mais qui est loin d’être un hasard : c’est le bloc opératoire de chirurgie thoracique, où il a réalisé un stage cet été, qui est représenté dans ses œuvres où les couleurs priment.
Lumières incroyables
Alors que l’hôpital est synonyme d’angoisse et de froideur pour beaucoup de gens, l’atmosphère y devient presque apaisante quand on regarde ses toiles. « C’est comme ça que je le ressens, je suis bien dans un bloc, décrit Pierre Guéroult, alias Gupi. Il y a des lumières incroyables, une ambiance mystérieuse, des gens qui s’affairent, qui vont et qui viennent, un vrai esprit d’équipe… C’est ce que j’ai voulu représenter dans mes tableaux, avec mon style naïf et surtout avec plein de couleurs. »
Des aides-soignantes en tenue bleu-vert (une teinte qu’il adore), des chirurgiens concentrés, une salle de réanimation, et même une opération en gros plan… cette fascinante exposition compte huit toiles, réalisées à la gouache et au spalter, un outil qui permet de « tartiner la matière et donner un rendu très doux ». S’il était évidemment impossible pour Pierre d’entrer avec son chevalet dans ce milieu stérile, c’est grâce à des photos prises avec son smartphone que ses œuvres sont nées.
S’évader des études
Mais aussi avec les encouragements du personnel du CHU (certains médecins lui ont même acheté des tableaux) et de ses proches. « Je savais qu’il était doué en dessin, mais pas à ce point, c’est superbe ! », s’enthousiasme l’un de ses camarades. Presque toutes ses toiles sont d’ailleurs déjà vendues, et son expo a déjà été réclamée par certains autres hôpitaux en France.
Une sorte d’« accomplissement » pour celui qui s’est découvert ce talent au lycée pendant l’année du bac, grâce à « un prof génial d’arts plastiques » à l’externat des enfants nantais. Et qui a continué à sortir ses tubes de gouache, chaque été pendant ses vacances en Espagne, pour s’évader un peu de ses difficiles et encore longues études. Dans un mois, le jeune homme intégrera le CHU d' Angers pour sa période d’internat, tout en espérant qu’il lui restera un peu de temps pour sa passion.
Et dans six ans, si tout se passe bien, Pierre Guéroult deviendra chirurgien. « La discipline la plus manuelle, sourit-il. Presque une forme d’art, où il faut maîtriser son geste à la perfection. Mais où chacun a son propre style ! »