STX: Le directeur des chantiers de Saint-Nazaire inquiet pour l'avenir de sa branche militaire
INDUSTRIE•Pour Laurent Castaing, l'arrivée de Naval Group fera perdre à STX sa «liberté de négociation» sur la construction des grosses unités...20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Un accord a été conclu entre la France et l'Italie pour le rachat des chantiers de Saint-Nazaire.
- Naval Group, ex-DCNS, détiendra 10% de STX France.
Le directeur général de STX France Laurent Castaing a exprimé, mercredi, son inquiétude quant à l’avenir de la branche militaire. Une partie de son activité menacée selon lui par l’entrée de Naval Group, ex DCNS, au capital des chantiers navals de Saint-Nazaire.
« C’est tout un processus (…) qui amène à une prise d’hégémonie de DCNS sur la construction navale militaire française », a déclaré Laurent Castaing au cours d’une rencontre avec des journalistes. En entrant au capital de la nouvelle entité, « DCNS fait une super affaire, ils tuent un concurrent pour pas cher », a-t-il poursuivi.
Naval Group détiendra 10 %
La semaine dernière, un accord a été conclu entre la France et l’Italie, le groupe italien Fincantieri obtenant 50 % des chantiers navals français auxquels il faut ajouter 1 % « prêté » par l’Etat français, qui se réserve le droit de le reprendre si Fincantieri ne respecte pas ses engagements pendant une période de 12 ans.
Aux côtés de Fincantieri (50 %) et de l’Etat français (34,34 %), Naval Group (ex-DCNS) détiendra 10 % de STX France, les employés 2 % et des sous-traitants du bassin de Saint-Nazaire 3,66 %.
La « liberté de négociation » perdue ?
Cet accord met un terme à « une période d’incertitude de quatre ans » donc « une bonne chose », selon Laurent Castaing qui s’inquiète cependant de l’avenir de la branche militaire du groupe qui représente « 10 à 20 % » de son activité mais est plus lucrative que le civil. STX construit des navires de grande taille en coopération avec Naval Group, géant français de la construction navale militaire, et des navires de petite et moyenne taille -patrouilleurs et frégates- en propre.
Pour Laurent Castaing, l’arrivée de Naval Group fera perdre au constructeur sa « liberté de négociation » sur la construction des grosses unités. « Le fait que DCNS soit à l’intérieur de notre système me laisse craindre qu’on ne puisse pas disposer des mêmes marges que celles qu’on avait sur les grands navires », a ajouté Laurent Castaing qui est à la tête de STX France depuis février 2012.
En outre, « il y a des marchés où nous agissons indépendamment de DCNS : sur les petits et moyens navires. Et là nous avons une vraie crainte que demain on nous refuse d’avoir une activité », a-t-il ajouté, estimant que Naval Group pourrait s’approprier ce marché, notamment celui des navires garde-côtes en pleine expansion.