HANDHBC Nantes: Cyril Dumoulin et Arnaud Siffert, les deux font la perle du «H»

HBC Nantes: Cyril Dumoulin et Arnaud Siffert, les deux font la perle du «H»

HANDLes deux gardiens de but du HBC Nantes, qui affronte Montpellier mercredi soir (20 h 45, à la Trocardière), entretiennent une complicité étonnante…
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Depuis le début de la saison, les deux gardiens de but du HBC Nantes sont excellents.
  • Leur complicité est sans aucun doute la raison principale de cette réussite.

Après presque 30 ans passés sur un banc, Thierry Anti avoue n’avoir « jamais pris autant de plaisir avec cette paire ». L’affirmation peut prêter à confusion, l’entraîneur nantais parle bien de son binôme de gardiens de but : Arnaud Siffert et Cyril Dumoulin. Un duo infernal depuis le début saison. Quand ce n’est pas l’un qui dégoûte les tireurs adverses, c’est l’autre.

Samedi, à Saint-Raphaël, Dumoulin a porté le « H » vers le succès (25-26) en réalisant près de 23 arrêts. Pour autant, mercredi soir, pour la réception de Montpellier à la Trocardière (20 h 45), l’ancien Chambérien n’est pas certain de débuter la rencontre dans la cage. Principe de l’alternance oblige, Siffert devrait (logiquement) commencer contre son ancienne formation.

En symbiose totale

« J’ai mon idée pour mercredi », glisse, malicieusement, le coach nantais. Ce dernier n’en dira pas davantage… Siffert ou Dumoulin alors ? Peu importe, répondraient presque les deux intéressés, qui avaient toujours espéré travailler ensemble. « Certains gardiens ne veulent pas laisser leur place ou sont en compétition, eux, ce n’est pas ça ! », explique Anti. L’harmonie de leur relation n’est pas une vue de l'esprit. « Il y a une telle sincérité dans nos rapports, reconnaît Dumoulin, âgé de 33 ans. Sincèrement, c’est la première fois que je vis ça. Pendant les matchs, on se dit des choses qu’on ne dit pas à d’autres joueurs… »

Les deux hommes collaborent en symbiose. « On est amis dans la vie, même si on ne se fréquente pas nécessairement en dehors, raconte Siffert. Bon, on passe tellement de temps ensemble au boulot… On a la même conception des choses, du sport de haut niveau et du poste de gardien. Tout simplement, la même vision du binôme idéal. »

Ils mettent leur ego de côté…

Siffert aura donc dû attendre l’âge de 38 ans pour vivre une relation « unique » avec son acolyte du poste, « une telle alchimie » avec un « partenaire » sur le terrain. « Avec Maggaiz [en 2011-2013 à Nantes déjà] par exemple, on s’entendait bien, mais il y avait moins d’échanges et de partage donc moins d’émulation. »

Entre eux, il n’y a ni guerre des goals, ni guerre d’ego. Preuve en est ce qu’il s’est passé il y a une semaine à quelques secondes de la fin du match de Ligue des champions contre Rhein-Neckar à 26 partout. Très bon, Siffert, de sa propre initiative, a décidé de faire entrer Dumoulin, sur le banc jusque-là, pour un jet de 7 mètres pour les Allemands. Quelques secondes plus tard, arrêt du second, qui est passé de l’ombre aux projecteurs. « En me faisant rentrer sur ce dernier tir, Arnaud [Siffert] prenait le risque de me mettre en lumière si je l’arrêtais et d’éclipser sa bonne partie. Cela montre son humilité, c’est beau de voir ça ! », lâchait le « héros » de la soirée.

Autour d’une bière…

Siffert : « Depuis le premier jour où on travaille ensemble, on s’est toujours dit qu’on devait ne pas mettre notre ego en avant. Je me souviens, c’était autour d’une bière, lors d’une discussion informelle, on avait échangé sur comment on devait fonctionner… » Dumoulin n’a pas oublié cet échange : « On s’est rendu compte que l’un répétait ce que disait l’autre… »

Une entente parfaite qui rejaillit sur les résultats du HBCN pour le plus grand bonheur du coach Anti. « C’est incroyable de vivre ça et en plus ça marche super bien. Je leur laisse beaucoup d’autonomie car ils ont su gagner ma confiance. C’est vraiment la première fois que je vis une telle relation avec une paire de gardiens… » A 58 ans, Anti en serait presque tout chamboulé.