Loire-Atlantique: Les pompiers cherchent davantage de volontaires
SOCIETE•La majorité des 97 casernes du département sont tenues uniquement par des pompiers dont ce n'est pas le métier principal...Frédéric Brenon
L'essentiel
- La Loire-Atlantique compte 3.825 pompiers volontaires pour 754 profesionnels.
- Les casernes recherchent des candidats motivés, un peu sportifs et ayant l'esprit d'équipe.
Ils secourent des personnes ou éteignent un incendie durant la nuit, puis partent au boulot le matin, presque comme si de rien n’était. Cette expérience, qui pourrait être celle d’un super-héros du grand écran, les 3.800 pompiers volontaires de Loire-Atlantique l’ont tous vécue au moins une fois. Sans eux, la profession, qui fêtera dimanche à La Montagne son 119e congrès départemental, ne serait pas aussi réactive et appréciée du grand public. Les professionnels ne représentent en effet que 20 % des effectifs en Loire-Atlantique.
« Moins de gens qui postulent »
« La majorité des casernes ne sont tenues que par des volontaires, confirme Gilles Toumaniantz, chef du centre d’intervention et de secours de La Montagne, dont le métier principal est enseignant à l’université de Nantes. Les gens ne voient pas la différence car nous utilisons le même matériel et portons le même uniforme que les professionnels. Nous avons également reçu une formation équivalente, assez lourde. »
Pour assurer leurs rotations, les centres d’intervention et de secours ont « régulièrement besoin de recrues ». Or certains peinent à trouver des candidats. « Il y a moins de gens qui postulent. La société évolue. C’est de plus en plus difficile de donner du temps », regrette Gilles Toumaniantz.
« Ce n’est jamais facile pour la famille »
Il faut dire que les contraintes « sont réelles ». Chaque volontaire s’engage à effectuer au moins sept jours d’astreinte par mois, de jour ou de nuit. « Il y a des fois où on reste tranquille chez soi, d’autres fois où on est sans cesse en opération, c’est imprévisible, raconte Michael Bouchez, salarié de la centrale EDF de Cordemais et pompier volontaire depuis six ans. Quand le bip sonne, on peut être à jouer avec nos enfants, à préparer à le dîner, à dormir. On ne peut pas s’éloigner de la caserne car il faut répondre présent immédiatement. Ce n’est jamais facile pour la famille. »
La garde est indemnisée financièrement, au prorata du temps passé en intervention. « Ça me rapporte entre 150 euros et 400 euros par mois, évalue Michael Bouchez. Mais je n’en connais aucun qui fait ça pour l’argent. Au-delà des horaires de garde, de la fatigue, on est parfois confronté à des situations difficiles. Voir des personnes décédées, des blessés graves, c’est dur. Mais on est bien formés et, surtout, bien entourés. Et puis il y a évidemment des moments heureux, comme faire un accouchement. »
« Pas nécessaire d’être monsieur muscles »
De l’avis général, l’esprit d’équipe est « essentiel ». Les « liens forts » qui se nouent au sein d’une caserne sont peut-être d’ailleurs l’argument principal qui pousse les volontaires à rempiler.
« Avec une saine motivation, tout le monde peut postuler et être utile, promet Gilles Toumaniantz. Qu’on soit cadre, ouvrier, prof, artisan, on a tous des qualités à apporter. Il n’est pas nécessaire d’être un grand sportif ou monsieur muscles. Encore moins d’être un casse-cou. On cherche des altruistes qui se donnent pour les autres. »