Notre-Dame-des-Landes: «Une grille de lecture contemporaine et une autre passée», selon Hulot
AEROPORT•Le ministre de la Transition écologique est sorti de sa réserve pour égratigner les pro-aéroport ce vendredi...F.B.
Farouche opposant au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Nicolas Hulot essaie tant bien que mal de marquer ses distances avec le dossier depuis qu’il de la Transition écologique du gouvernement Edouard Philippe. Interrogé ce vendredi sur Europe 1, il a ainsi redit qu’il ne s’occupait pas du travail de « puisqu’elle a une totale indépendance ».
Il n’a pas non plus donné d’indice sur ce qui passera lorsque celle-ci rendra son avis, autour du 1er décembre. « Chaque chose en son temps, quand la décision viendra, chacun prendra ses responsabilités ».
« On ne peut pas faire tous les investissements »
Relancé, l’ancien animateur télé est finalement sorti de sa réserve pour égratigner la vision des pro-aéroport. « Notre-Dame-des-Landes, ce n’est pas seulement un symbole idéologique, ce sont deux grilles de lecture, toutes sincères. Mais pour moi, il y a une grille de lecture qui est contemporaine et une autre qui est passée », a confié le ministre.
Avant d’enfoncer le clou avec des arguments. « Premièrement, on ne peut pas aujourd’hui faire tous les investissements, on est dans une rigueur budgétaire importante. Deuxièmement, on est un des pays européens avec le plus grand nombre de plateformes aéroportuaires. Troisièmement, les terres agricoles sont devenues des terres rares. Quatrièmement, la priorité c’est la rénovation des logements anciens, c’est la précarité énergétique, c’est le développement des énergies renouvelables pour que notre pays acquière une indépendance énergétique à partir de sources d’énergies qui, à terme, sont gratuites. »
« Il est temps que cesse le dogmatisme du ministre »
Les propos ministériels n'ont pas plu au , lequel regroupe les collectivités qui financent le projet d’aéroport. « Il est temps que cesse le dogmatisme idéologique du ministre sur ce dossier, s’agace Bruno Retailleau, président du SMA. L’enjeu du climat ne se joue pas à Notre Dame des Landes. Il est d’éviter à 50 % des Bretons et Ligériens d’aller à Paris prendre l’avion, souvent en voiture. Manifestement, le ministre qui avouait en juin ne pas savoir qu’une commune de 4.000 habitants était située en bout de piste à Nantes Atlantique n’a pas profité de l’été pour travailler le dossier. »
Bruno Retailleau conclut : « Nous lui demandons en conséquence soit de cesser les postures idéologiques et caricaturales, soit de prendre en compte les décisions des tribunaux, des citoyens qui ont voté et les besoins des habitants du Grand Ouest qui seront 1,5 million de plus d’ici 2040 ».