JUSTICETrente ans de prison pour le meurtre de l'éducateur héroïque

Nantes: Trente ans de prison pour avoir tué un éducateur et poignardé son ex

JUSTICEFlorin Safta avait tué un éducateur social en tentant d’assassiner son ex-compagne…
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

L'essentiel

  • Le 19 mars 2015, Jacques Gaszowtt avait reçu un coup de couteau fatal à la gorge en protégeant l’ex-compagne du meurtrier.
  • Pourchassée en pleine rue, la jeune femme avait survécu malgré quatre coups de couteau.

La cour d’assises de Loire-Atlantique a condamné jeudi soir à 30 ans de réclusion criminelle Florin Safta, jugé depuis une semaine pour avoir tenté d’assassiner son ancienne compagne et avoir tué un éducateur.

La peine a été assortie d’une période de sûreté de 15 ans. La cour d’assises a également prononcé à l’encontre de l’accusé, de nationalité roumaine, la déchéance de son autorité parentale ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français.

« Aucune issue possible »

Florin Safta, 36 ans, s’était dans les bureaux du Service social de protection de l’enfance (SSPE), situé près du palais de justice sur l’île de Nantes, où il devait voir sa fille de 4 ans dans le cadre d’un droit de « visite médiatisée » imposée par le juge des enfants.

Ivre et en possession de cinq couteaux de cuisine achetés le jour même, il s’était jeté sur son ex-compagne en l’apercevant. Jacques Gasztowtt, éducateur de 49 ans s’était interposé et avait tenté de le repousser, recevant plusieurs coups de couteau, dont un, fatal, au niveau de la carotide. Face à la « détermination et l’intensité du coup, il n’y avait aucune issue possible (pour le travailleur social), coincé dans un local photocopieur », a souligné l’avocate générale.

Florin Safta avait ensuite pourchassé son ex-concubine dans la rue, jusque sur la terrasse d’un restaurant, lui assénant quatre coups de couteau avant d’être maîtrisé par des clients. Elle s’était fait prescrire une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 13 mois.

« Un projet criminel construit »

« Ce carnage est le résultat d’un projet criminel construit. (…) M. Safta voulait tuer, M. Safta a tué », a lancé l’avocate générale.

Son ancienne compagne, qui avait dénoncé des menaces de mort trois jours avant les faits, « avait raison d’avoir peur d’être tuée car M. Safta y pensait depuis une semaine », a-t-elle ajouté.

Condamné en 2012 pour des menaces de mort avec un couteau et des violences volontaires sur la mère de sa fille, Florin Safta a passé « au total 14 ans derrière les barreaux, dix à l’étranger, quatre en France. Quel échec », a commenté la magistrate, déplorant les « dénégations » et « l’absence de repentance » de l’accusé tout au long de son procès.