Qui sont les clients de la nuit à Nantes?

#20MINUIT. Qui sont les clients de la nuit à Nantes?

COMMERCE NOCTURNELes magasins ouverts le soir sont rares, mais ils ne manquent pas de clientèle…
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

20 Minutes est partenaire de la Conférence nationale de la vie nocturne qui se tient à Paris, jeudi et vendredi. A cette occasion, nous avons décidé de nous intéresser aux activités, pratiques, modes de consommation, etc. liés à la nuit.

Ils battent le pavé, un sac de courses ou un porte-monnaie à la main, pendant que les autres regardent une série télé ou s’apprêtent à se glisser sous la couette. Ils sont de plus en plus nombreux mais forment une caste encore relativement minuscule. Qui sont les clients de la nuit nantaise ? Et où vont-ils ?

Tout dépend des horaires. Entre 19h et 22h, on fait ses achats en sortant du boulot. Un peu pour du shopping de loisirs à la Fnac ou aux Galeries Lafayette jusqu’à 20h. Beaucoup pour préparer son dîner dans les supérettes du centre-ville jusqu’à 22h. « Je prends souvent un plat rapide à cuisiner », avoue Julien, qui termine « généralement vers 21h », tout comme son conjoint. « Du pain pour le petit-déjeuner. Quelques courses pour la fin de semaine. C’est bien pratique quand on est pris le week-end », témoigne Tania, infirmière.

« Il y a une vraie demande »

De 22h à minuit, le choix se resserre. Seul le Monop' du cours des 50-Otages concurrence les épiceries depuis un an. L’heure est au dépannage, comme cette maman qui a « besoin de couches » ou ce célibataire qui cherche du « gel coiffant » avant son rendez-vous du lendemain. « Il y a une vraie demande de la clientèle », constate-on chez Monop'. Mais c’est l’alcool qui se vend le mieux. « C’est l’essentiel de notre chiffre d’affaires, il ne faut pas se le cacher », précise un salarié.

« Pas normal d’avoir si peu de choix »

Jusqu’à minuit, il y a aussi un ou deux bureaux de tabac ouverts. Et ils ne désemplissent pas. « Je ne reste pas dix minutes sans voir un client. Des gens du quartier, d’autres qui sortent d’un restaurant. Ils cherchent essentiellement des cigarettes, des cartes téléphoniques aussi parfois », raconte la vendeuse du tabac-presse Le Breton. « Heureusement qu’il est là. Ce n’est pas normal d’avoir si peu de choix à cette heure », commente Anis, agent de sécurité, qui confie avoir « traversé la moitié de la ville » pour son paquet de clopes.

Au-delà de minuit, les épiceries nocturnes sont les dernières à accueillir les clients. Fréquentés « par des riverains », ces petits commerces écoulent jusqu’à 1h ou 2h du petit alimentaire et des produits alcoolisés. Sauf en fin de semaine, un arrêté municipal interdisant la vente d’alcool à emporter à partir de 22h. « Pour faire la fête c’est moins pratique, reconnaît Titouan, un étudiant “habitué”. Mais, bon, on s’organise, on essaie de faire le plein avant. »

L'association des commerçants voudrait que ça bouge

Consciente de la demande grandissante de la clientèle pour du shopping tardif, l'association des commerçants du centre-ville observe le phénomène avec intérêt. «La plupart de nos boutiques ferment à 19h. On veut amener une réflexion pour que davantage d'enseignes ouvrent jusqu'à 20h. Il faut se mettre dans la peau d'une destination touristique. D'autres métropoles, comme Bordeaux, ont pris de l'avance», estime Olivier Dardé, président de Plein centre. Des opérations nocturnes ponctuelles sont envisagées dans un premier temps.