POLITIQUELes critiques pleuvent après le renoncement de Retailleau

Pays de la Loire: Les critiques pleuvent après le renoncement de Retailleau

POLITIQUELe sénateur vendéen a annoncé qu'il quittait la présidence de la région Pays de la Loire...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • Touché par le cumul des mandats, Bruno Retailleau (LR) préfère quitter la présidence du conseil régional plutôt que son siège de sénateur.
  • De nombreux électeurs ne comprennent pas ce choix, moins de deux ans après l'élection.

Vingt mois après son élection, Bruno Retailleau s’apprête à quitter la présidence du conseil régional des Pays de la Loire. Une « décision terriblement douloureuse », assure-t-il, imposée par loi de 2014 sur le non-cumul des mandats.

Obligé de choisir avant le 1er octobre entre son mandat parlementaire de sénateur et son mandat exécutif à la région, l’élu vendéen aura donc attendu le plus longtemps possible avant de trancher, ce vendredi, en faveur du Sénat. Un choix qui passe difficilement auprès des habitants s’intéressant à la vie politique.

« Il nous a pris pour des quiches »

« Bon débarras, estime Jean-Claude, 69 ans. Quand il s’est présenté en 2015, il était déjà sénateur que je sache ? Il savait pertinemment qu’il ne pourrait pas cumuler. Donc, voilà, il nous a pris pour des quiches. » « Faire campagne, être élu, et rester en place aussi peu de temps, oui c’est décevant. Il faisait du bon travail. Il est du coin. Je pensais vraiment qu’il allait préférer la région », s’étonne Annick, 65 ans, qui dit voter « à droite ». « C’est comme ça, c’est la politique. Ils sont pas crédibles », se fâche Etienne, 46 ans, un ex-militant UMP.

« On s’en doutait depuis le début, rigole Corentin, 30 ans. Le risque existait en votant pour lui. Faut pas pleurer maintenant. » Solène, 22 ans, a voté blanc à la présidentielle. Elle est très remontée. « C’est tout ce que je déteste en politique. Quand vont-ils comprendre que se moquer des électeurs c’est fini ? On ne peut pas espérer faire correctement deux boulots à la fois. Les gens qui se sentent floués doivent se dire que la loi permettra au moins de faire un bon ménage. »

« Normal qu’il y ait des déçus »

Adversaire de Bruno Retailleau aux dernières élections régionales, le socialiste Christophe Clergeau dénonce une « désertion ». « Ça s’appelle tromper les gens », assène l’ex président du conseil départemental de Vendée Philippe de Villiers. Un partenaire centriste de Bruno Retailleau se dit, lui, « amer ».

Thomas Tihy, responsable des Jeunes Républicains 44, se veut plus compréhensif. « C’est normal qu’il y ait des déçus. Mais il y en aurait eu au Sénat si le choix était inverse. Il a certainement privilégié le mandat où il pensait être le plus utile. Quand il s’est présenté à la région, la loi pouvait encore être remise en cause. Pourquoi aurait-il dû forcément se priver de deux ans de responsabilité ? ».

Succession

Seule candidate officiellement déclarée, c’est Christelle Morançais, vice-présidente LR à l’emploi et à l’apprentissage, qui devrait succéder à Bruno Retailleau. Agée de 42 ans, originaire du Mans, elle incarne « le renouvellement » selon le sénateur vendéen.